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sis sur un escabeau, pres de la porte, comme un homme qui medite profondement, puis, se levant, avait fait signe a d'Artagnan de le suivre. Celui-ci obeit en silence. Grimaud descendit jusqu'a la chambre a coucher du comte, montra du doigt au capitaine la place du lit vide, et leva eloquemment les yeux au ciel. -- Oui, reprit d'Artagnan, oui, bon Grimaud, aupres du fils qu'il aimait tant. Grimaud sortit de la chambre et arriva au salon, ou, selon l'usage de la province, on avait du disposer le corps en parade avant de l'ensevelir a jamais. D'Artagnan fut frappe de voir deux cercueils ouverts dans ce salon; il approcha, sur l'invitation muette de Grimaud, et vit dans l'un d'eux Athos, beau jusque dans la mort, et, dans l'autre Raoul, les yeux fermes, les joues nacrees comme le Pallas de Virgile, et le sourire sur ses levres violettes. Il frissonna de voir le pere et le fils, ces deux ames envolees, representes sur terre par deux mornes cadavres incapables de se rapprocher, si pres qu'ils fussent l'un de l'autre. -- Raoul ici! murmura-t-il. Oh! Grimaud, tu ne me l'avais pas dit! Grimaud secoua la tete et ne repondit pas, mais, prenant d'Artagnan par la main, il le conduisit au cercueil et lui montra, sous le fin suaire, les noires blessures par lesquelles avait du s'envoler la vie. Le capitaine detourna la vue, et, jugeant inutile de questionner Grimaud qui ne repondrait pas, il se rappela que le secretaire de M. de Beaufort en avait ecrit plus que lui, d'Artagnan, n'avait eu le courage d'en lire. Reprenant cette relation de l'affaire qui avait coute la vie a Raoul, il trouva ces mots qui formaient le dernier paragraphe de la lettre: "M. le duc a ordonne que le corps de M. le vicomte fut embaume, comme cela se pratique chez les Arabes lorsqu'ils veulent que leurs corps soient portes dans la terre natale, et M. le duc a destine des relais pour qu'un valet de confiance, qui avait eleve le jeune homme, put ramener son cercueil a M. le comte de La Fere." -- Ainsi, pensa d'Artagnan, je suivrai tes funerailles mon cher enfant, moi, deja vieux, moi, qui ne vaut plus rien sur la terre, et je repandrai la poussiere sur ce front que je baisais encore il y a deux mois. Dieu l'a voulu. Tu l'as voulu toi-meme. Je n'ai plus meme le droit de pleurer; tu as choisi ta mort; elle t'a semble preferable a la vie." Enfin, arriva le moment ou les froides depouilles de ces deux gentilshommes devaient etre rendues
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