ment ce qu'il aime[63]."
[Note 63: Fragment publie par M. Cousin. (_Des Pensees de Pascal_,
seconde edition, p.897.)]
On montre encore dans la Cite, au bord du chevet de Notre-Dame, pres
l'ancien quartier du cloitre, a l'extremite d'une rue etroite et
tortueuse, toujours habitee par des membres du chapitre metropolitain,
et dont les abords sont en tout temps parcourus, comme au moyen age, par
des clercs de tous grades, revetus des costumes pittoresques du clerge
nombreux et complet d'une riche cathedrale, la maison qu'une tradition
locale designe comme celle du chanoine Fulbert[64]. Elle est pres de la
Seine, dont la separe seulement un quai, plus eleve maintenant que le
sol de la rue ou elle est batie. Au moyen age, vers 1116 ou 1117, le
terrain devait, du pied de cette maison, aller en pente jusqu'a la
riviere et former l'emplacement de l'ancien port Saint-Landry; des
fenetres de la maison, on devait voir en plein la vaste greve ou s'eleve
aujourd'hui cet hotel de ville, magnifique palais des revolutions.
[Note 64: C'est la premiere maison a gauche en entrant dans la rue
des Chantres, ou l'on descend du quai Napoleon par un escalier. Une
inscription au dessus de la porte designe cette maison a la curiosite
des passants, elle est ainsi concue:
HELOISE, ABELARD HABITERENT CES LIEUX, DES SINCERES AMANS MODELES
PRECIEUX.
L'AN 1118.
Dans l'interieur de la cour, un double medaillon, incruste dans le mur,
offre le profil d'une tete d'homme et d'une tete de femme: on dit que
c'est Heloise et Abelard. Cette sculpture est tres-posterieure au
XIIe siecle; M. Alexandre Lenoir pense qu'elle en remplace une plus
authentique, et qu'elle est l'ouvrage de restaurateurs ignorants,
peut-etre non anterieurs au XVIe. La maison n'est pas ancienne, ou du
moins, ses murs exterieurs ont ete recemment batis; la disposition
generale des murs et surtout de l'escalier pourraient bien etre du
temps. On ne donne nulle preuve de la tradition attachee a cette maison;
mais cette tradition a sa valeur par son existence meme. On dit, dans
le quartier, qu'Abelard habitait la maison situee a gauche et qui est
remplacee par une grande construction moderne. Turlot donne sur tout
cela quelques details hasardes, et la lithographie du medaillon.
(_Abail. et Hel._, p. 153 et 154.--_Mus. des Mon. Franc._, t. I, p.
223.)]
C'est la, dans cette demeure modeste, au jour sombre que des fenetres
etroites laissaient penetrer dans la chambre simple et ra
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