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neuf heures du matin, toute l'armee s'ebranla avec ordre et ardeur. La
Gette fut traversee sur tous les points. Miranda fit occuper Leaw par
Champmorin, il s'empara lui-meme d'Orsmael, et engagea une canonnade avec
l'ennemi, qui s'etait retire sur les hauteurs de Halle, et s'y etait
fortement retranche. Le but se trouvait atteint sur ce point. Au centre et
a droite, le mouvement s'opera a la meme heure, les deux parties de
l'armee traverserent Elissem, Esemael, Neer-Heylissem, et, malgre un feu
meurtrier, franchirent avec beaucoup de courage les hauteurs escarpees qui
bordaient la Gette. La colonne de l'extreme droite traversa Racour,
deborda dans la plaine, et au lieu de s'y etendre, comme elle en avait
l'ordre, commit la faute de se replier sur Overwinden pour chercher
l'ennemi. La seconde colonne de la droite, apres avoir ete retardee dans
sa marche, se lanca avec une impetuosite heroique sur la tombe elevee de
Middelwinden, et en chassa les imperiaux; mais au lieu de s'y etablir
fortement, elle ne fit que la traverser, et s'empara d'Overwinden. La
troisieme colonne entra dans Neerwinden, et commit une autre faute par
l'effet d'un malentendu, celle de s'etendre trop tot hors du village, et
de s'exposer par la a en etre expulsee par un retour des Imperiaux.
L'armee francaise touchait cependant a son but; mais le prince de Cobourg
ayant d'abord commis la faute de ne pas attaquer nos troupes a l'instant
ou elles traversaient la Gette, et gravissaient ses bords escarpes, la
reparait en donnant un ordre general de reprendre les positions
abandonnees. Des forces superieures etaient portees sur notre gauche
contre Miranda. Clerfayt, profitant de ce que la premiere colonne n'avait
pas persiste a le deborder, de ce que la seconde ne s'etait pas etablie
sur la tombe de Middelwinden, de ce que la troisieme et les deux composant
le centre s'etaient accumulees confusement dans Neerwinden, traversait la
plaine de Landen, reprenait Racour, la tombe de Middelwinden, Overwinden
et Neerwinden. Dans ce moment, les Francais etaient dans une position
desastreuse. Chasses de tous les points qu'ils avaient occupes, rejetes
sur le penchant des hauteurs, debordes par leur droite, foudroyes sur leur
front par une artillerie superieure, menaces par deux corps de cavalerie,
et ayant une riviere a dos, ils pouvaient etre detruits, et l'auraient ete
certainement si l'ennemi, au lieu de porter la plus grande partie de ses
forces sur leur gauche, e
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