onvention, s'attacher les Belges, ramener l'ennemi
au-dela de la Meuse, le fixer la pour un temps, ensuite voler de nouveau
en Hollande, penetrer dans une capitale de la coalition, et y porter la
revolution. A ces projets Dumouriez ajoutait encore, dit-il, le
retablissement de la constitution de 1791, et le renversement des
demagogues, avec le secours des Hollandais et de son armee. Mais cette
addition etait une folie, ici comme au moment ou il etait sur le Moerdik:
ce qu'il y avait de sage, de possible et de vrai dans son plan, c'etait de
recouvrer son influence, de retablir nos armes, et d'etre rendu a ses
projets militaires par une bataille gagnee. L'ardeur renaissante de son
armee, sa position militaire, tout lui donnait une esperance fondee de
succes; d'ailleurs il fallait beaucoup hasarder dans sa situation, et il
ne devait pas hesiter.
Notre armee s'etendait sur un front de deux lieues, et bordait la petite
Gette, de Neer-Heylissem a Leaw. Dumouriez resolut d'operer un mouvement
de conversion, qui ramenerait l'ennemi entre Leaw et Saint-Tron. Sa gauche
etant appuyee a Leaw comme sur un pivot, sa droite devait tourner par
Neer-Heylissem, Racour et Landen, et obliger les Autrichiens a reculer
devant elle jusqu'a Saint-Tron. Pour cela il fallait traverser la petite
Gette, franchir ses rives escarpees, prendre Leaw, Orsmael, Neerwinden,
Overwinden et Racour. Ces trois derniers villages, faisant face a notre
droite, qui devait les parcourir dans son mouvement de conversion,
formaient le principal point d'attaque. Dumouriez, divisant sa droite en
trois colonnes aux ordres de Valence, leur enjoignit de passer la Gette au
pont de Neer-Heylissem: l'une devait deborder l'ennemi, l'autre prendre
vivement la tombe elevee de Middelwinden, foudroyer de cette hauteur le
village d'Overwinden et s'en emparer, la troisieme attaquer le village de
Neerwinden par sa droite. Le centre, confie au duc de Chartres, et compose
de deux colonnes, avait ordre de passer au pont d'Esemael, de traverser
Laer, et d'attaquer de front Neerwinden, deja menace sur son premier flanc
par la troisieme colonne. Enfin, la gauche, aux ordres de Miranda, devait
se diviser en deux et trois colonnes, occuper Leaw et Orsmael, et s'y
maintenir, tandis que le centre et la droite, marchant en avant apres la
victoire, opereraient le mouvement de conversion, qui etait le but de
la bataille.
Ces dispositions furent arretees le 17 mars au soir. Le lendemain 18, de
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