tout a coup sur leurs ennemis. Quant
est de commander aux orages et aux vents, Olaues affirme que Henry, roy de
Suece, qui avait le bruit d'etre le premier de son temps en l'art magique
estoit si familier avec les demons et les avoit tellement a son
commandement, que, de quelque coste qu'il tournast son chapeau, tout
aussitost le vent qu'il desiroit venait a souffler et halener de cette
part-la, et pour cet effet son chappeau fut nomme de tous ceux de la
contree le _chappeau venteux_."
[Note 1: _Trois livres des charmes, sorcelages, etc._, p. 304.]
D'apres Jean des Caurres[1]: "Olaus le Grand escrit[2] plusieurs moyens
d'enchantemens speciaux et observez par les septentrionaux en ces paroles:
L'on trouvoit ordinairement des sorciers et magiciens entre les Botniques,
peuples septentrionaux, comme si en ceste contree eust este leur propre
habitation, lesquels avoient apprins de desguiser leurs faces, et celles
d'autruy, par plusieurs representations de choses, au moyen de la grande
adresse qu'ils avoient a tromper et charmer les yeux. Ils avoient aussi
apprins d'obscurcir les veritables regards par les trompeuses figures. Et
non seulement les luicteurs, mais aussi les femmes et jeunes pucelles, ont
accoustume selon leur souhait, d'emprunter leur subtile et tenue substance
de l'air, pour se faire comme des masques horrides, et pleins d'une ordure
plombeuse, ou bien pour faire paroistre leurs faces distinguees par une
couleur pasle et contrefaite, lesquelles apres elles deschargent, a la
clarte du temps serain, de ces tenebreuses substances qui y sont attachees,
et par ce moyen elles chassent la vapeur qui les recouvroit. Il appert
aussi qu'il y avoit si grande vertu en leurs charmes, qu'il sembloit
qu'elles eussent pouvoir d'attirer du lieu le plus distant, et se rendre
visibles a elles seules et toucher une chose la plus esloignee: voire et
eust elle este arrestee et garrottee par mille liens[3]. Or font-elles
demonstrance de ces choses par telles impostures. Lors qu'elles ont envie
de scavoir de l'estat de leurs amis ou ennemis absents en lointaines
contrees, a deux cens ou quatre cens lieues, elles s'adressent vers Lappon,
ou Finnon, grand docteur en cest art: et apres qu'elles luy ont fait
quelques presens d'une robbe de lin, ou d'un arc, elles le prient
experimenter en quel pays peuvent estre leurs amis ou ennemis, et que c'est
qu'ils font. Parquoy il entre dedans le conclave, accompagne seulement de
sa femme et
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