ins, des brissotins qui,
dans les groupes, excitaient le peuple a ces pillages. Ils assuraient
avoir trouve dans la foule des femmes de haut rang, des gens a poudre, des
domestiques de grands seigneurs, qui distribuaient des assignats
pour entrainer le peuple dans les boutiques. Enfin, apres plusieurs
heures, la force armee se trouva reunie; Santerre revint de Versailles;
les ordres necessaires furent donnes; le bataillon des Brestois, present a
Paris, deploya beaucoup de zele et d'assurance, et on parvint a dissiper
les pillards.
Le soir il y eut une vive discussion aux Jacobins. On deplora ces
desordres, malgre les cris des tribunes et malgre leurs dementis.
Collot-d'Herbois, Thuriot, Robespierre furent unanimes pour conseiller la
tranquillite, et rejeter les exces sur les aristocrates et les girondins.
Robespierre fit sur ce sujet un long discours ou il soutint que le peuple
etait _impeccable,_ qu'il ne pouvait jamais avoir tort, et que, si on ne
l'egarait pas, il ne commettrait jamais aucune faute. Il soutint que dans
ces groupes de pillards on plaignait le roi mort, qu'on y disait du bien
du cote droit de l'assemblee, qu'il l'avait entendu lui-meme, et que par
consequent il ne pouvait pas y avoir de doute sur les veritables
instigateurs qui avaient egare le peuple. Marat lui-meme vint conseiller
le bon ordre, condamner les pillages qu'il avait preches le matin dans sa
feuille, et les imputer aux girondins et aux royalistes.
Le lendemain, les plaintes accoutumees et toujours inutiles retentirent
dans l'assemblee. Barrere s'eleva avec force contre les crimes de la
veille. Il fit remarquer les retards apportes par les autorites dans la
repression du desordre. Les pillages en effet avaient commence a dix
heures du matin, et a cinq heures du soir la force armee n'etait pas
encore reunie. Barrere demanda que le maire et le commandant general
fussent mandes pour expliquer les motifs de ce retard. Une deputation de
la section de Bon-Conseil appuyait cette demande.
Salles prend alors la parole; il propose un acte d'accusation contre
l'instigateur des pillages, contre Marat, et lit l'article insere la
veille dans sa feuille. Souvent on avait demande une accusation contre les
provocateurs au desordre, et particulierement contre Marat; l'occasion ne
pouvait etre plus favorable pour les poursuivre, car jamais le desordre
n'avait suivi de plus pres la provocation. Marat, sans se deconcerter,
soutient a la tribune qu'il est
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