us du clerge, confisque les biens nobles, et
avaient excite la plus vive indignation chez toutes les classes de la
nation belge. Deja une insurrection contre les Francais commencait a
eclater du cote de Grammont.
Il n'etait pas besoin de faits aussi graves pour disposer Dumouriez a
traiter severement les commissaires du gouvernement. Il commenca par en
faire arreter deux, et par les faire traduire sous escorte a Paris. Il
parla aux autres avec la plus grande hauteur, les fit rentrer dans leurs
fonctions, leur defendit de s'immiscer dans les dispositions militaires
des generaux, et de donner des ordres aux troupes qui etaient dans
l'etendue de leur commissariat. Il destitua le general Moreton, qui avait
fait cause commune avec eux. Il ferma les clubs, il fit rendre aux Belges
une partie du mobilier pris dans les eglises, et joignit a ces mesures
une proclamation pour desavouer, au nom de la France, les vexations qu'on
venait de commettre. Il qualifia du nom de _brigands_ ceux qui en etaient
les auteurs, et deploya une dictature qui, tout en lui rattachant la
Belgique, et rendant le sejour du pays plus sur pour l'armee francaise,
excita au plus haut point la colere des jacobins. Il eut en effet avec
Camus une discussion fort vive, s'exprima avec mepris sur le gouvernement
du jour; et, oubliant le sort de Lafayette, comptant trop legerement sur
la puissance militaire, il se conduisit en general certain de pouvoir,
s'il le voulait, ramener la revolution en arriere, et dispose a le
vouloir, si on le poussait a bout. Le meme esprit s'etait communique a son
etat-major: on y parla avec dedain de cette populace qui gouvernait Paris,
des imbeciles conventionnels qui se laissaient opprimer par elle; on
maltraitait, on eloignait tous ceux qui etaient soupconnes de jacobinisme;
et les soldats, joyeux de revoir leur general au milieu d'eux,
affectaient, en presence des commissaires de la convention, d'arreter son
cheval, et de baiser ses bottes, en l'appelant leur pere.
Ces nouvelles exciterent a Paris le plus grand tumulte, provoquerent de
nouveaux cris contre les traitres et les contre-revolutionnaires.
Sur-le-champ le depute Choudieu en profita pour reclamer, comme on l'avait
fait souvent, le renvoi des federes sejournant a Paris. A chaque nouvelle
facheuse des armees, on redemandait la meme chose. Barbaroux voulut
prendre la parole sur ce sujet, mais sa presence excita un soulevement
encore inconnu. Buzot voulut en vain faire v
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