cote celle
qu'aujourd'hui nous considerons comme la grande route du vrai--celle
de la concordance? Ne semble-t-il pas singulier qu'ils ne soient pas
arrives a deduire de l'observation des oeuvres de Dieu ce fait vital,
qu'une concordance parfaite doit etre le signe d'une verite absolue?
Depuis qu'on a reconnu cette proposition, avec quelle facilite
avons-nous marche dans la voie du progres! L'investigation scientifique
a passe des mains de ces taupes dans celle des vrais, des seules vrais
penseurs, des hommes d'ardente imagination. Ceux-ci _theorisent_.
Vous imaginez-vous les huees de mepris avec lesquelles nos peres
accueilleraient mes paroles, s'il leur etait permis de regarder
aujourd'hui par dessus mon epaule? Oui, dis-je, ces hommes
_theorisent_; et leurs theories ne font que se corriger, se reduire, se
systematiser--s'eclaircir, peu a peu, en se depouillant de leurs
scories d'incompatibilite, jusqu'a ce qu'enfin apparaisse une parfaite
concordance que l'esprit le plus stupide est force d'admettre, par
cela meme qu'il y a concordance, comme l'expression d'une absolue et
incontestable _verite_[42].
_4 avril._--Le nouveau gaz fait merveille avec les derniers
perfectionnements apportes a la gutta-percha. Quelle surete, quelle
commodite, quel facile maniement, quels avantages de toutes sortes
offrent nos ballons modernes! En voila un immense qui s'approche de nous
avec une vitesse d'au moins 150 milles a l'heure. Il semble bonde
de monde--il y a peut-etre bien trois ou quatre cents passagers--et
cependant il plane a une hauteur de pres d'un mille, nous regardant;
nous pauvres diables, au dessous de lui, avec un souverain mepris. Mais
cent ou meme deux cents milles a l'heure, c'est la, apres tout, une
mediocre vitesse. Vous rappelez-vous comme nous volions sur le chemin de
fer qui traverse le continent du Canada?--Trois cents milles pleins a
l'heure. Voila qui s'appelait voyager. Il est vrai qu'on ne pouvait
rien voir--il ne restait qu'a folatrer, a festoyer et a danser dans les
magnifiques salons. Vous souvenez-vous de la singuliere sensation que
l'on eprouvait, quand, par hasard, on saisissait une lueur des objets
exterieurs, pendant que les voitures poursuivaient leur vol effrene?
Tous les objets semblaient n'en faire qu'un--une seule masse. Pour moi,
j'avouerai que je preferais voyager dans un de ces trains lents qui ne
faisaient que cent milles a l'heure! La on pouvait avoir des portieres
vitrees,--meme les tenir
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