de cette etoile, affirmait-on, ou tout au moins, autour d'un
centre de gravite commun a tous les globes de la voie lactee, que l'on
supposait pres des Alcyons dans les Pleiades, chacun de ces globes
faisait sa revolution, le notre achevant son circuit dans une periode
de 117,000,000 d'annees! Aujourd'hui, avec nos lumieres actuelles, les
grands perfectionnements de nos telescopes, et le reste, nous eprouvons
naturellement quelque difficulte a saisir sur quel fondement repose une
pareille idee. Le premier qui la propagea fut un certain Mudler[46].
Il fut amene, sans doute, a cette singuliere hypothese par une pure
analogie qui se presenta a lui dans le premier cas observe; mais au
moins aurait-il du poursuivre cette analogie dans ses developpements.
Elle lui suggerait, de fait, un grand orbe central; jusque-la Mudler
etait logique. Cet orbe central, toutefois, devait etre dynamiquement
plus grand que tous les orbes qui l'environnaient pris ensemble. Mudler
pouvait alors se poser cette question:--"Pourquoi ne le voyons-nous
pas?" nous, en particulier, qui occupons la region moyenne du groupe,
l'endroit meme le plus rapproche de cet inconcevable soleil central.
Peut-etre, a ce point de son argumentation, l'astronome s'est-il refugie
dans la supposition que cet orbe pourrait bien n'etre pas lumineux; et
ici l'analogie lui faisait soudainement defaut. Mais meme en admettant
un orbe central non lumineux, comment s'y serait-il pris pour expliquer
cette invisibilite rendue visible par une incalculable multitude de
glorieux soleils rayonnant dans toutes les directions autour de lui?
Sans doute il s'en tenait finalement a admettre un centre de gravite
commun a tous les globes evolutionnants.--Mais ici encore l'analogie
devait lui faire defaut.
Notre systeme, il est vrai, opere sa revolution autour d'un centre
commun de gravite, mais cette revolution n'est que la consequence de sa
relation avec un soleil materiel dont la masse contrebalance et au dela
le reste du systeme. Le cercle mathematique est une courbe composee
d'une infinite de lignes droites; mais cette idee du cercle--idee que,
par rapport a la geometrie terrestre, nous ne considerons que comme une
pure idee mathematique en contradiction avec l'idee pratique--est en
realite la seule conception _pratique_ que nous soyons en droit de
nous faire par rapport a ces cercles gigantesques auxquels nous avons
affaire, au moins en imagination, quand nous supposons notre systeme
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