rwinde, elle avait perdu la
Flandre hollandaise, la Belgique, les camps de Famars et de Cesar, les
places de Conde et de Valenciennes. L'un de ses generaux avait passe a
l'ennemi, l'autre avait ete tue. Ainsi, depuis la bataille de Jemmapes,
elle n'avait fait que des retraites, fort meritoires, il est vrai, mais peu
encourageantes. Sans concevoir meme le projet trop hardi d'une marche
directe sur Paris, les coalises pouvaient detruire ce noyau d'armee, et
alors ils etaient libres de prendre toutes les places qu'il convenait a
leur egoisme d'occuper. Mais aussitot apres la prise de Valenciennes, les
Anglais, en vertu des conventions faites a Anvers, exigerent le siege de
Dunkerque. Alors, tandis que le prince de Cobourg, restant dans les
environs de son camp d'Herin, entre la Scarpe et l'Escaut, croyait occuper
les Francais, et songeait a prendre encore le Quesnoy, le duc d'York,
marchant avec l'armee anglaise et hanovrienne par Orchies, Menin, Dixmude
et Furnes, vint s'etablir devant Dunkerque, entre le Langmoor et la mer.
Deux sieges nous donnaient donc encore un peu de repit. Houchard, envoye a
Gavrelle, y reunissait en hate toutes les forces disponibles, afin de
voler au secours de Dunkerque. Interdire aux Anglais un port sur le
continent, battre individuellement nos plus grands ennemis, les priver de
tout avantage dans cette guerre, et fournir de nouvelles armes a
l'opposition anglaise contre Pitt, telles etaient les raisons qui faisaient
considerer Dunkerque comme le point le plus important de tout le theatre de
la guerre. "Le salut de la republique est la," ecrivait a Houchard le
comite de salut public; et Carnot, sentant parfaitement que les troupes
reunies entre la frontiere du Nord et celle du Rhin, c'est-a-dire dans la
Moselle, y etaient inutiles, fit decider qu'on en retirerait un renfort
pour l'envoyer en Flandre. Vingt ou vingt-cinq jours s'ecoulerent ainsi en
preparatifs, delai tres concevable du cote des Francais, qui avaient a
reunir leurs troupes dispersees a de grandes distances, mais inconcevable
de la part des Anglais, qui n'avaient que quatre ou cinq marches a faire
pour se porter sous les murs de Dunkerque.
Nous avons laisse nos deux armees de la Moselle et du Rhin essayant de
s'avancer, mais trop tard, vers Mayence, et n'empechant pas la prise de
cette place. Depuis, elles s'etaient repliees sur Saarbruck, Hornbach et
Wissembourg. Il faut donner une idee du theatre de la guerre pour faire
comprend
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