FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107  
108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129   130   131   132   >>   >|  
il eut brosse son chapeau, Eugenie, qui fondait de grandes esperances de salut pour Marthe de ce _debut parmi les comtesses_, s'amusa a ajuster sa cravate avec plus de distinction qu'il ne savait le faire; elle lui fit rentrer deux pouces de manchette, lui apprit a ne pas mettre son chapeau sur l'oreille, et sut, en un mot, lui donner un air presque _comme il faut_. Il se preta de fort bonne grace a ses corrections, s'emerveillant de cette delicatesse de tact qui faisait deviner a une femme du peuple mille petites choses de gout dont il ne se fut jamais avise tout seul, et s'etonna de l'indifference, peut-etre affectee, avec laquelle Marthe assistait a ces preparatifs. Au fond, Marthe s'inquietait beaucoup de cette fantaisie d'aller dans le monde, et quoiqu'elle ne se fut point avoue qu'elle aimait Horace, elle avait le coeur serre d'une epouvante secrete. Il y eut un moment ou Horace, riant aux eclats, et faisant la repetition de son entree, s'approcha d'elle d'une maniere comique, lui attribuant le role de la comtesse de Chailly. A ce moment-la, Marthe, frappee du salut respectueux qu'il lui adressait, devint Tremblante, et se tournant vers moi; "Vraiment, dit-elle, est-ce ainsi qu'on salue les grandes dames? --Ce n'est pas mal, repondis-je, mais c'est encore un peu leste; madame de Chailly est une personne agee. Recommencez-moi cela, Horace. Et puis, tenez, quand vous vous retirerez, madame de Chailly vous invitera certainement a revenir; elle vous adressera quelques paroles tres-cordiales, et il est possible qu'elle vous tende la main, parce qu'elle a coutume d'etre extremement maternelle pour mes amis. Vous devez alors prendre cette main du bout de vos doigts, et l'approcher de vos levres. --Comme cela?" dit Horace en essayant de baiser la main de Marthe. Marthe retira vivement sa main. Sa figure exprimait une vive souffrance. "Comme cela, en ce cas? dit Horace en prenant la grosse main rouge de Louison, et en baisant son propre pouce. --Voulez-vous bien finir vos betises? s'ecria Louison toute scandalisee. On a bien raison de dire que le plus beau monde est le plus malhonnete. Voyez-vous ca! cette vieille comtesse qui se fait baiser les mains par des jeunes gens! Ah ca! n'y revenez plus; je ne suis pas comtesse, moi, et je vous campe le plus beau soufflet.... --Tout doux, ma colombe, repondit Horace en pirouettant, on n'a pas envie de s'y exposer. Allons, Theophile, partons-nous? Je me sens tout a f
PREV.   NEXT  
|<   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107  
108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129   130   131   132   >>   >|  



Top keywords:

Marthe

 

Horace

 

Chailly

 

comtesse

 

baiser

 

moment

 
madame
 

Louison

 

chapeau

 

grandes


coutume
 

cordiales

 

Theophile

 

exposer

 

Allons

 

extremement

 

prendre

 

maternelle

 
paroles
 

certainement


Recommencez

 
personne
 

encore

 

partons

 

revenir

 
adressera
 

invitera

 
retirerez
 

quelques

 

pirouettant


betises

 

scandalisee

 

revenez

 

Voulez

 

raison

 

vieille

 

jeunes

 
malhonnete
 

propre

 

baisant


retira
 
vivement
 

essayant

 
colombe
 
doigts
 
repondit
 

approcher

 

levres

 

figure

 

exprimait