ollande. Le 28 nivose (17 janvier), la brigade
Salm entra a Utrecht, et le general Vandamme a Arnheim. Les etats de
Hollande deciderent qu'on ne resisterait plus aux Francais, et que des
commissaires iraient leur ouvrir les places dont ils croiraient avoir
besoin pour leur surete. De toutes parts, les comites secrets qui
s'etaient formes manifestaient leur existence, chassaient les autorites
etablies, et en nommaient spontanement de nouvelles. Les Francais
etaient recus a bras ouverts et comme des liberateurs: on leur apportait
les vivres, les vetemens dont ils manquaient. A Amsterdam, ou ils
n'etaient pas entres encore, et ou on les attendait avec impatience, la
plus grande fermentation regnait: La bourgeoisie, irritee contre les
orangistes, voulait que la garnison sortit de la ville, que la regence
se demit de son autorite, et qu'on rendit leurs armes aux citoyens.
Pichegru, qui approchait, envoya un aide-de-camp pour engager les
autorites municipales a maintenir le calme et a empecher les desordres.
Le 1er pluviose enfin (20 janvier), Pichegru, accompagne des
representans Lacoste, Bellegarde et Joubert, fit son entree dans
Amsterdam. Les habitans accoururent a sa rencontre, portant en triomphe
les patriotes persecutes et criant, _vive la republique francaise! vive
Pichegru! vive la liberte!!!_ Ils admiraient ces braves gens, qui, a
moitie nus, venaient de braver un pareil hiver et de remporter tant de
victoires. Les soldats francais donnerent dans cette occasion le plus
bel exemple d'ordre et de discipline. Prives de vivres et de vetemens,
exposes a la glace et a la neige, au milieu de l'une des plus riches
capitales de l'Europe, ils attendirent pendant plusieurs heures, autour
de leurs armes rangees en faisceaux, que les magistrats eussent pourvu a
leurs besoins et a leurs logemens. Tandis que les republicains entraient
d'un cote, les orangistes et les emigres francais fuyaient de l'autre.
La mer etait couverte d'embarcations chargees de fugitifs et de
depouilles de toute espece.
Le meme jour, 1er pluviose, la division Bonnaud, qui venait la veille de
s'emparer de Gertruydemberg, traversa le Biesbos gele, et entra dans la
ville de Dordrecht, ou elle trouva six cents pieces de canon, dix mille
fusils, et des magasins de vivres et des munitions pour une armee de
trente mille hommes. Cette division traversa ensuite Rotterdam pour
entrer a La Haye, ou siegeaient les etats. Ainsi, la droite vers
l'Yssel, le centre vers
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