nts et les plus fougueux. Il
les fatigue beaucoup, car on les trouve en sueur quand il s'en est
servi; mais il les frotte et les panse avec tant de soin, qu'ils ne s'en
portent que mieux. Chez nous, on connait parfaitement les chevaux
_panses du follet_. Leur criniere est nouee par lui de milliards de
noeuds inextricables.
C'est une maladie du crin, une sorte de plique chevaline, assez
frequente dans nos paturages. Ce crin est impossible a demeler, cela est
certain; mais il est certain aussi qu'on peut le couper sans que
l'animal en souffre, et que c'est le seul parti a prendre.
Les paysans s'en gardent bien. Ce sont les etriers du follet; et, s'il
ne les trouvait plus pour y passer ses petites jambes, il pourrait
tomber; et, comme il est fort colere, il tuerait immediatement la pauvre
bete tondue.
Le ministere de l'instruction publique va faire publier le recueil des
chants populaires de la France. C'est une tres-bonne idee, dont la
realisation devenait necessaire; mais cela arrive bien tard, nous le
craignons. Pour que la recherche fut tant soit peu complete, il faudrait
envoyer dans chaque province une personne competente, exclusivement
chargee de ce soin. Les lettres ou amateurs que l'on va consulter
apporteront les recoltes du hasard. Qui donc aura eu le temps et la
patience de reconstruire, parmi cent versions alterees d'une chose
interessante, le type primitif? S'il s'agit de recueillir le plus de
poesies inedites qu'il sera possible, et, selon nous, toute
l'importance, toute l'utilite de cette publication est la, le travail
demanderait plusieurs annees ou un grand nombre d'explorateurs. Les
commentateurs ne manqueront pas; mais les veritables decouvertes seront
fort rares ou fort incompletes, si l'on ne procede consciencieusement et
par des recherches toutes speciales.
Notre avis est que la publication du texte musical serait indispensable.
Dans la chanson populaire, les paroles se passent si peu de l'air, que,
si vous les lisez, elles ne vous disent rien, tandis qu'elles vous
surprennent, vous charment ou vous exaltent si vous les entendez
chanter. C'est la, d'ailleurs, qu'il y aurait, _a coup sur_, des
merveilles a decouvrir et a sauver du neant qui va les atteindre. La
musique a toujours ete plus negligee que la litterature par les
gouvernements. Elle n'a pas d'archives; combien de chefs-d'oeuvre de
maitres inconnus ont peri et periront chaque jour! sans parler de
chefs-d'oeuvre d'illustres maitres q
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