t qui ne ressemblent pas a la cousine
Mac'Miche!
Charles:--Merci, merci, mon bon Monsieur le juge. Juliette va-t-elle
etre contente, aussi contente que moi!
Le juge, riant:--Juliette aime un petit diable comme toi? Allons donc!
quelle plaisanterie!
Charles:--Elle m'aime si bien, qu'elle pleurait quand j'ai du entrer
chez M. Old Nick. Ainsi ce n'est pas de la petite affection, ca!
pleurer! C'est qu'on ne pleure que lorsque le coeur est bien touche? Je
sais ca, moi!
Le juge, riant:--Bon! Tant mieux pour toi si Juliette t'aime; cela
prouve que tu vaux mieux que je ne pensais. Va, mon ami, va chez tes
cousines. Je m'occuperai de ton affaire. Justement j'entends Marianne.
Charles:--Et vous donnerez ce qui m'appartient a mes cousines Daikins,
Monsieur le juge, n'est-ce pas?
Le juge:--Ceci ne depend pas de moi, je te l'ai deja dit. Je ferai
seulement de mon mieux pour eclaircir l'affaire."
Charles sortit a moitie content; il craignait d'etre a charge a ses
cousines, et que Juliette surtout ne souffrit de leur position genee. Il
alla du cote de la rue du Baume Tranquille, et il dut passer devant la
maison de Mme Mac'Miche, rue des Combats; elle etait dans sa cuisine.
Charles mit le nez a la fenetre et vit Mme Mac'Miche avec un monsieur
qui lui etait inconnu; tous deux tournaient le dos a la fenetre, et
causaient avec animation, surtout Mme Mac'Miche. Son bonnet de travers,
ses mouvements desordonnes denotaient une vive agitation et un grand
mecontentement. Charles se retira prudemment et continua son chemin.
Son coeur battit plus vivement quand il tourna le bouton de la porte
et quand il se trouva en presence de Juliette, qui tricotait comme de
coutume. Au leger bruit qu'il fit en ouvrant la porte, Juliette se
retourna vivement, ecouta avec attention.
"Qui est la?" dit-elle d'une voix legerement emue.
Charles sourit, mais ne repondit pas.
"C'est toi, Charles?... Mais reponds donc? Je suis sure que c'est toi!
--Juliette, Juliette, ma bonne Juliette! s'ecria Charles. C'est moi,
oui, c'est moi! Je reviens pour ne plus te quitter; le juge l'a permis.
Je vivrai avec toi!"
Charles s'elanca au cou de Juliette avec une telle impetuosite, qu'il
manqua de la jeter par terre; elle l'embrassa avec une grande joie.
Juliette:--Mon bon Charles, que je suis contente de te savoir hors de
cette horrible maison!
Charles:--Horrible! tu as bien raison! horrible! c'est bien le mot! J'ai
eu du mal pour en sortir, va.
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