a vieille etait notre
ancienne Rosalie, qui aussi avait pleure sur mon sort.
Enfin apres plusieurs heures d'une intime causerie, je leur fis les
adieux les plus touchants et je pris conge d'elles. Je leur donnai mes
dernieres instructions et leur laissai une forte somme d'argent pour
pourvoir a la pension et aux besoins d'Adala. Je pressai cette derniere
dans mes bras, embrassai la vieille, lui faisant un part de la somme
qui me restait entre les mains pour l'aider a vivre pendant les annees
d'absence que je croyais necessaires pour terminer l'education de mon
enfant. Elle avait decide d'aller demeurer chez le hurons a Lorette, se
reservant toutefois le privilege de venir embrasser sa petite fille tres
souvent.
Il fallut bien me decider a partir. Avant de gagner mon embarcation, je
fus chez un notaire des plus respectables et fis mon testament en cas
de mort, car je ne me dissimulais pas que la poursuite que nous allions
entreprendre contre Paulo allait etre pleine de perils. J'etais
fermement decide de debarrasser la societe d'un tel monstre et de
delivrer Adala des dangers qui la menaceraient tant que le miserable
existerait.
J'instituai Adala ma legatrice universelle, lui nommai un homme de bien
comme curateur, donnai une pension plus que suffisante a la vieille. Je
laissai pour l'enfant une lettre que la superieure lui donnerait si
je ne revenais pas. Je lui recommandai de prendre bien soin de sa
grand'mere et de ne pas oublier dans ses prieres celui qui l'avait aimee
autant qu'un pere.
Je me munis aupres des autorites de tous les papiers necessaires me
permettant de m'emparer de Paulo et de ses complices au nom de la loi,
et de les mettre a mort s'il le fallait.
Tous ces devoirs remplis, je m'embarquai pour redescendre.
LA CHASSE A L'HOMME
Tout en dirigeant ma barque vers l'endroit ou je devais rencontrer mes
amis, je suivis tristement le sillon qu'elle tracait et me representais
combien etait heureuses ces vagues qui paraissaient remonter, de se
rapprocher des etres cheris que je venais de quitter, pendant que je
m'en eloignais peu-etre pour toujours.
C'etait avec peine que je refoulais au fond de mon ame, les pleurs
qui voulaient s'echapper de mes yeux au souvenir des adieux et de la
separation, separation qui devait etre bien longue.
Pourtant apres ces quelques instants d'attendrissement, mon energie et
ma force morale me revinrent.
Ma determination d'en finir pour toujours avec Pa
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