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bois. J'etais parfaitement tranquille au sujet de ma fille cherie, je savais qu'elle trouverait, aupres de mes bonnes soeurs tout le bonheur possible. Pour lui eviter des chagrins que ma vue aurait pu lui causer, je resolus de ne l'aller voir que dans trois ans, mais je me proposai de lui ecrire deux fois par annee quoique je fusse convaincu qu'elle etait incapable de m'oublier. Nos preparatifs de depart ne furent pas longs et nous partimes bien decides a ne plus nous separer et a partager a chaque retour au poste les profits de notre chasse. Il est inutile de vous raconter cette vie de coureur des bois que tout le monde connait. Qu'il me suffise de dire que nos chasses furent assez fructueuses et que je passai les cinq annees qui suivirent dans un calme et une tranquillite d'esprit que je n'avais pas encore connus. Le spectacle continuel de la nature dans toute sa beaute primitive, les courses dans les bois et la preparation de nos pelleteries faisaient le charme de nos journees. Puis le soir arrive nous nous trouvions reunis autour d'un bon feu et les histoires et la gaite intarissable du Normand et du Gascon, embellissaient nos soirees. Les trois annees que je m'etais condamne a passer sans embrasser Adala, etaient expirees, je resolu de me rendre a Quebec. Grande fut la joie de mes soeurs et de la petite en me voyant. L'enfant s'etait admirablement developpee, et avait considerablement grandi. Elle ne savait que faire pour me temoigner son bonheur. Elle riait, pleurait, dansait, venait sauter sur mes genoux et m'embrassait. Combien j'etais heureux de tous ces temoignages d'amour. Non je ne les eus pas change pour tous les tresors de la terre. Je passai une semaine aupres d'elle, lui faisant visiter la ville et ses environs. Je jouissais du plaisir qu'elle eprouvait de voir tant de merveilles et de beautes qu'elle ne connaissait que par oui dire. Il va sans dire que nous allames aussi chercher la grand'mere et l'installames aupres de nous pour qu'elle prit part a la joie commune. Ces huit jours furent de courte duree. Si la voix de la raison n'eut cede a celle de mon coeur, sans aucun doute, elle fut revenue avec moi. La vie de reclusion s'accordait peu avec le caractere d'Adala. Ce qu'il fallait a cette chere enfant c'etait la vie libre et independante, indispensable au sang indien. Instinctivement aussi elle ressentait un entrainement veritable pour la vie demi sauvage. Mais il me fallut ceder d
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