dinaire, il
devenait furieux et indomptable comme un taureau blesse. Une fois deja
pris par cinq sauvages, il, s'etait vu attache au poteau du bucher et
grace a sa force musculaire, il avait rompu ses liens, saisi une hache,
engage contre tous les cinq une lutte desesperee ou trois etaient tombes
sous ses coups, le quatrieme mortellement blesse et le dernier avait
pris la fuite. Ce qui lui donnait encore plus de desir de se joindre a
nous c'est que ceux qui s'etaient empares de lui et qui voulaient le
bruler, faisaient partie de la bande ou Paulo avait recrute ses nouveaux
complices. Lorsque je lui avais communique mon plan d'attaque, Bidoune
s'etait frotte les mains avec delices.
Les deux francais eux aussi etaient de puissants et fermes auxiliaires.
C'etait deux hommes aux muscles d'acier, au coeur franc et loyal, braves
et ruses, qui avaient ete formes a l'ecole de Baptiste. Il m'est inutile
de parler de ce dernier, le lecteur le connait deja.
Avec de tels hommes, je pouvais tout tenter. Le point que j'avais decide
d'explorer etait le lieu qui leur servait de repaire, lorsque Baptiste
avait poursuivi Paulo.
Plus nous avancions dans les bois et approchions de cet endroit, plus
nous nous convainquions que nous ne nous etions pas trompes dans nos
previsions, car les traces de leur passage devenaient de plus en plus
evidentes.
Quand nous fumes peu eloignes du campement ou nous esperions les
surprendre et leur livrer assaut, nous decidames de nous separer on deux
bandes. Nous eumes aussi la precaution de nous mettre sous le vent, de
crainte que les chiens ne sentissent notre approche et qu'ils ne leur
donnassent l'eveil. De leur cote, nos ennemis avaient bien pris leurs
mesures pour prevenir toute surprise, Ils comprenaient que si leur plan
d'enlevement avait ete ainsi dejoue, c'est qu'il y avait eu trahison de
la part du louche ou qu'ils avaient affaire a quelqu'un d'aussi ruse
qu'eux.
Nous pumes approcher jusqu'a portee de fusil de leur cabane en nous
glissant, et en rampant de broussailles ou broussailles.
Malheureusement un chien eventa la meche. Un coup de feu partit d'une
sentinelle embusquee derriere un arbre et une balle vint frapper Bidoune
a la jambe. La carabine de celui-ci retentit a son tour, le Peau Rouge
fit un soubresaut et retomba inerte. Ces coups de feu avait jete
l'alarme dans le camp. La flamme qui brillait au milieu de leur wigwam
fut en un instant dispersee.
En meme temps, trois coup
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