itiques.
Un mois apres cette lutte gigantesque, ou nous nous etions pris corps a
corps avec de veritables lions pour la force et de vrais tigres pour la
ferocite, nous decidames de nous mettre en route.
Avant que de partir, nous allames nous agenouiller sur la tombe de notre
malheureux ami, puis nous fimes nos preparatifs de voyage et nous primes
le chemin des habitations.
Baptiste ouvrait la marche avec le Normand, Paulo et son complice, lies
de maniere a ce qu'ils ne pussent s'echapper ni faire aucune de leurs
tentatives diaboliques contre nous, formait le centre avec le Gascon,
j'etais a l'arriere-garde.
Nous mimes six jours avant de pouvoir atteindre le village de Ste. Anne,
la faiblesse des blesses ne nous permettait pas d'avancer plus vite.
Enfin lorsque nous debouchames du bois, toute la paroisse etait accourue
pour nous recevoir.
Ils avaient appris notre arrivee par un chasseur que nous avions
rencontre et qui avait pris les devants. Les remerciements pleins de
gratitude et d'effusion que ces braves gens nous firent sont encore
presents a ma memoire. Leurs yeux se mouillerent de larmes fil entendant
le recit de la mort de notre malheureux ami et les circonstances dans
lesquelles il avait recu le coup fatal.
Les victimes des deux monstres les identifierent parfaitement et ce
fut en fremissant qu'elles s'approcherent d'eux pour les reconnaitre.
Comment ne pas frisonner, pour des femmes de se trouver pres de ces
etres a figures patibulaires, pleines de defi et d'effronterie, leur
adressant encore des propos cyniques et immondes.
Nous confiames nos prisonniers a la garde, de cinq hommes robustes et
determines, puis nous acceptames le repas et l'hospitalite qui nous
furent donnes par les citoyens.
C'etait a qui nous entoureraient de plus de soins et de prevenances.
Nous primes une bonne nuit de repos dont le Gascon et le Normand avaient
surtout besoin. Nous transportames les prisonniers a bord de la meme
barque que j'avais louee pour mon voyage precedent. Ils refuserent
de marcher, il fallut donc les y porter, une fois qu'ils y furent
installes, nous fumes obliges de leur lier de nouveau les jambes pour
nous mettre a l'abri de leur coup de pieds et de les attacher solidement
au fond de la barque pour qu'ils se se jetassent pas a l'eau.
Dans la journee du lendemain, nous les remimes entre les mains des
autorites et ils furent enchaines dans un meme cachot. Lorsque
nous primes conge d'eux, ils nou
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