e par le general autrichien
Ott, et du cote de la mer par l'amiral Keith.
Pendant que ces mouvements s'operaient en Italie, Moreau avait
pris l'offensive sur le Rhin et battu l'ennemi a Stockach et a
Moeskirch. Une seule victoire devait etre, pour l'armee de
reserve, le signal d'entrer a son tour en ligue; deux victoires ne
laissaient aucun doute sur l'opportunite de ses operations.
Seulement, comment cette armee descendrait-elle en Italie?
La premiere pensee de Bonaparte avait ete de remonter le Valais et
de deboucher par le Simplon: on tournait ainsi le Piemont et l'on
entrait a Milan; mais l'operation etait longue et se manifestait
au grand jour.
Bonaparte y renonca; il entrait dans son plan de surprendre les
Autrichiens, et d'etre avec toute son armee dans les plaines du
Piemont avant que l'on put se douter qu'il eut passe les Alpes.
Il s'etait donc decide a operer son passage par le grand Saint-
Bernard.
C'etait alors qu'il avait envoye aux peres desservant le monastere
qui couronne cette montagne les cinquante mille francs dont
s'etaient empares les compagnons de Jehu.
Cinquante mille autres avaient ete expedies, qui etaient parvenus
heureusement a leur destination.
Grace a ces cinquante mille francs, les moines devaient etre
abondamment pourvus de rafraichissements necessaires a une armee
de cinquante mille hommes faisant une halte d'un jour.
En consequence, vers la fin d'avril, toute l'artillerie fut
dirigee sur Lausanne, Villeneuve, Martigny et Saint-Pierre.
Le general Marmont, commandant l'artillerie, avait ete envoye en
avant pour veiller au transport des pieces.
Ce transport des pieces etait une chose a peu pres impraticable.
Il fallait cependant qu'il eut lieu.
Il n'y avait point d'antecedent sur lequel on put s'appuyer;
Annibal avec ses elephants, ses Numides et ses Gaulois,
Charlemagne avec ses Francs, n'avaient rien eu de semblable a
surmonter.
Lors de la premiere campagne d'Italie, en 1796, on n'avait pas
franchi les Alpes, on les avait tournees; on etait descendu de
Nice a Cherasco par la route de la Corniche.
Cette fois, on allait entreprendre une oeuvre veritablement
gigantesque.
Il fallait d'abord s'assurer que la montagne n'etait point
occupee; la montagne sans Autrichiens etait deja un ennemi assez
difficile a vaincre!
Lannes fut lance en enfant perdu avec toute une division; il passa
le col du Saint-Bernard, sans artillerie, sans bagages, et
s'empara de Chati
|