s'agissait des troubles de Paris.
Mais a peine ce premier coup d'oeil etait-il jete sur la situation de la
France, qu'on apprend la nouvelle de la propagation du desordre dans
certains departemens. Roland ecrit une lettre a la convention pour lui
denoncer de nouveaux exces, et en demander la repression. Aussitot cette
lecture achevee, les deputes Kersaint, Buzot, s'elancent a la tribune pour
denoncer les violences de tout genre qui commencent a se commettre
partout. "Les assassinats, disent-ils, sont imites dans les departemens.
Ce n'est pas l'anarchie qu'il faut en accuser, mais des tyrans d'une
nouvelle espece, qui s'elevent sur la France a peine affranchie. C'est de
Paris que partent tous les jours ces funestes inspirations du crime. Sur
tous les murs de la capitale, on lit des affiches qui provoquent aux
meurtres, aux incendies, aux pillages, et des listes de proscription ou
sont designees chaque jour de nouvelles victimes. Comment preserver le
peuple d'une affreuse misere, si tant de citoyens sont condamnes a cacher
leur existence? Comment faire esperer a la France une constitution, si la
convention, qui doit la decreter, delibere sous les poignards? Il faut,
pour l'honneur de la revolution, arreter tant d'exces, et distinguer entre
la bravoure civique qui a brave le despotisme au 10 aout, et la cruaute
servant, aux 2 et 3 septembre, une tyrannie muette et cachee."
En consequence, les orateurs demandent l'etablissement d'un comite charge,
1. De rendre compte de l'etat de la republique et de Paris en particulier;
2. De presenter un projet de loi contre les provocateurs au meurtre et a
l'assassinat;
3. De rendre compte des moyens de donner a la convention nationale une
force publique a sa disposition, prise dans les quatre-vingt-trois
departemens.
A cette proposition, tous les membres du cote gauche, ou s'etaient ranges
les esprits les plus ardens de la nouvelle assemblee, poussent des cris
tumultueux. On exagere, suivant eux, les maux de la France. Les plaintes
hypocrites qu'on vient d'entendre partent du fond des cachots, ou ont ete
justement plonges les suspects qui, depuis trois ans, appelaient la guerre
civile sur leur patrie. Les maux dont on se plaint etaient inevitables;
le peuple est en etat de revolution, et il devait prendre des mesures
energiques pour son salut. Aujourd'hui, ces momens critiques sont
passes, et les declarations que vient de faire la convention suffiront
pour apaiser les troub
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