ar un lien si etroit au Representant supreme de l'Islamisme, puisse se
refuser a suivre l'exemple qui lui a ete offert par l'adhesion de
l'Empereur des Ottomans aux Articles stipules dans le Congres de Berlin,
lorsque la Conference qui va se reunir lui proposera d'adopter une
resolution analogue.
"Obeissant a ces considerations, le Saint-Pere m'a charge de m'adresser
a votre Excellence, digne President de l'Assemblee, et de faire appel,
en son nom Pontifical, a ses sentiments comme Catholique et comme
Espagnol, afin quelle veuille bien se charger de proposer et de defendre
au sein du Congres la proposition sus-indiquee, qui porte que les sujets
du Sultan, ainsi que les etrangers, jouiront au Maroc du libre exercice
du culte Catholique, sans que par ce motif ils aient a souffrir tort ou
prejudice dans leurs droits civils ou politiques.
"Le Saint-Pere ne meconnait point les obstacles qu'oppose l'etat actuel
du Maroc a la realisation de cette liberte; mais ces obstacles, loin de
decourager, doivent stimuler les c[oe]urs genereux qui n'envisagent que
la grandeur du but a atteindre.
"Du reste, une fois que le Gouvernement Marocain aura accepte le
principe en question, et pris vis-a-vis des Puissances etrangeres
l'engagement de s'y conformer, si ces Puissances, d'accord avec
l'Espagne, dont les relations avec le Maroc presentent un caractere tout
special, voulaient prendre une attitude semblable a celle qu'elles ont
adoptee en Orient, on pourrait avec raison esperer que le progres de la
civilisation ameneraient bientot, par des voies pacifiques, le libre
exercice du culte Catholique dans ces regions Africaines.
"En me conformant aux ordres de l'auguste Pontife, je dois en meme temps
vous faire savoir que le Saint-Pere est anime d'une conviction intime
que vous repondrez a son appel paternel et que les Representants des
autres Puissances seconderont vos efforts, en accueillant avec faveur
une demande conforme aux principes aujourd'hui admis du droit public
international.
"Le Saint-Pere croit egalement qu'en agissant ainsi, votre Excellence
repondra aux sentiments bien connus de Sa Majeste le Roi, son auguste
Souverain, en faveur de notre sainte religion.
Je saisis, &c.,
"L. CARD. NINA.
"A son Excellence M. CANOVAS DEL CASTILLO."
M. Canovas del Castillo a eu l'honneur de repondre a Mgr. le Nonce
Apostolique a Madrid, avec lequel il s'est entretenu a ce sujet, que le
Plenipotentiaire d'Espagne etait pret a pr
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