si
elle ne temoignait le vif et profond interet qu'elle prend a la prompte
amelioration de leur sort. A cet effet, la Conference, au nom des Hautes
Puissances representees dans son sein, fait appel a Sa Majeste
Cherifienne afin que, fidele a ses sentiments de justice et de
generosite, elle manifeste sa ferme volonte--
"1. De faire respecter dans ses Etats le principe que tous ceux qui y
habitent et qui y habiteront a l'avenir pourront professer et exercer
sans entraves leurs cultes;
"2. De prescrire a son Gouvernement, comme base immuable de la
legislation du Maroc, la maxime, deja adoptee dans le Decret du 26
Chaban, 1280, et d'apres laquelle ni la religion ni la race ne pourront
jamais etre un motif pour etablir une difference dans le traitement par
et devant la loi entre ses sujets Musulmans et non-Musulmans, ni servir
de pretexte pour imposer a ces derniers des humiliations, pour les
priver d'un droit civil quelconque, ou pour les empecher d'exercer
librement toutes les professions et industries qui sont permises aux
sujets Musulmans de l'Empire.
"Une pareille manifestation non seulement honorerait le regne de Sa
Majeste Cherifienne, mais inaugurerait aussi pour ses Etats une ere
nouvelle de prosperite.
"Les Soussignes, en deposant le present acte entre les mains de son
Excellence Cid Mohammed Vargas, prient M. le Plenipotentiaire du Maroc
de le soumettre a Sa Majeste Cherifienne, qui ne lui refusera certes pas
la serieuse attention que merite un v[oe]u exprime au nom des Puissances
que les Soussignes ont l'honneur de representer.
"_Madrid, le 26 Juin, 1880._"
Ce texte est approuve par les Plenipotentiaires, a l'exception du
Representant de Sa Majeste Cherifienne, qui ne peut que s'engager a
porter a la connaissance de son Souverain les v[oe]ux que les
Plenipotentiaires viennent d'exprimer au nom de leurs Gouvernements
respectifs.
Cid Mohammed Vargas croit cependant devoir rappeler qu'au Maroc les
Musulmans, les Chretiens, et les Juifs suivent leur religion, sans qu'il
y soit mis d'empechement ni d'obstacle.
Le Plenipotentiaire du Maroc n'a pas d'instructions de son Souverain qui
lui permettent de traiter cette question ou toute autre qui, comme elle,
ne se rattacherait pas directement a l'objet de sa mission a Madrid.
Neanmoins, en vue de l'Adresse que vient d'adopter la Conference, il
croit devoir lui communiquer une lettre qu'il a recu de Sa Majeste le
Sultan Muley-el-Hassan, et qui a trait au
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