moyen pratique pour _porter
remede_ au mal existant, sans entreprendre une reforme dangereuse,
tandis que l'autre tend a introduire _un nouvel ordre de choses_ en
faveur de la representation de l'Eglise evangelique, par des moyens
inexecutables.
_Le travail du 3 fevr._ se base sur la verite, que ni les populations
chretiennes sedentaires et mouvantes, ni les couvens des trois
confessions, catholique, grecque et armenienne, n'ont jamais eu a se
plaindre d'un manque de tolerance musulmane. C'est un temoignage
irrecusable qu'on peut recueillir sur les lieux aupres de ceux meme qui
y sont les plus interesses.
Des firmans sans nombre, relatifs a des privileges et a la donation de
lieux saints aux environs de Jerusalem, Bethlehem et Nazareth se
trouvent deposes aux archives des differens couvens, et s'ils n'ont
point ete mis en execution et forment le sujet de disputes continuelles
entre les trois confessions, la faute n'en est pas au Gouvernement Turc,
mais uniquement _a la venalite_ des Musselims, comme autorites locales.
L'execution des firmans toujours mise arbitrairement a un prix tres
eleve est devenu de la part des Musselims une speculation financiere.
La desunion regrettable qui regne entre les confessions, ou comme on les
appelle sur les lieux, les trois nations, exploite cette corruptibilite,
tantot pour suspendre l'execution d'un firman jalouse, tantot pour
obtenir moyennant l'intervention du Musselim un second firman annullant
le premier, ce qui a surtout lieu, lorsqu'il s'agit de la donation d'un
lieu saint. En pareil cas la confession la plus offrante est sure
d'atteindre son but et rien n'est plus a desirer que _la punition severe
du trafic illicite et honteux_, qui se pratique avec les firmans et
l'irrevocabilite _de ceux une fois emanes_.
C'est donc en parfaite connoissance du veritable siege du mal, que le
memorandum du 3 fevrier _a cherche le remede dans le renfort de l'action
tutelaire du Gouv. par un employe sultanique special d'un rang assez
eleve pour etre place a cote des Musselims; employe qui serait charge
directement de tout ce qui aurait rapport aux lieux saints et aux
pelerins--qui serait mis en contact avec les Representans des
Gouvernement Chretiens nommes ad hoc, sous la denomination de procureurs
et qui ne recevrait d'ordres que de Constantinople ou les plaintes
elevees contre lui seraient portees a la connoissance du Gouvernement
dans la voie diplomatique_.
_Le memoire prussien_
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