le v[oe]u d'appeler dans la ville de Salomon les Juifs disperses
dans differents pays pour tenter la conversion sociale et religieuse de
ce peuple d'antique et coupable origine.
Il serait superflu de discuter ici tous ces projets, on ne s'arretera
qu'a l'examen d'une autre combinaison dont la realisation serait
desirable, si elle etait possible. Il s'agirait de l'assentiment de la
Porte et d'une entente entre les principales cours de l'Europe pour
eriger Jerusalem une ville libre, avec un rayon de territoire convenable
et sous une administration municipale organisee sous les auspices des
Puissances qui se declareraient les protectrices et les garanties de ce
petit etat ecclesiastique.[140]
Un pareil arrangement doit assurement reunir beaucoup de suffrages.
Cependant, avant d'aborder la question d'une maniere serieuse, soit avec
les autres Cabinets, soit avec le Divan il importe de calculer d'avance
les moyens dont on disposera pour mener l'[oe]uvre a bon terme, les
difficultes locales qu'on aura a surmonter dans la realisation du plan
convenu et les probabilites qui s'offrent pour le maintien du nouvel
ordre de choses qu'on parviendrait a etablir. Sous tous ces rapports on
peut consulter avec profit les renseignements et les donnes que le
Ministere de Sa Majeste possede, et qui lui ont ete fournis en partie
par les indigenes, mais plus particulierement par deux employes du
service de S.M. qui ont visite la terre sainte a des epoques
differentes, et recueilli sur les lieux memes des informations dont on
ne saurait revoquer en doute l'exactitude.
Il resulte de l'ensemble de ces informations:
1. Que la ville de Jerusalem, situee entre la Syrie, l'Egypte et le
desert, a ete de tout temps exposee d'une part aux incursions des Arabes
Bedouins et de l'autre aux vexations des Pachas voisins.
2. Que sa population, composee d'environ 15/m. ames, parmi lesquelles on
compte a peine un millier de Chretiens appartenant a diverses
communions, n'offre guere d'elements propres a la formation d'une
administration municipale indigene, digne de quelque confiance, sous le
rapport politique ou religieux.
3. Que l'eloignement des cotes de la mer, distantes de la ville de pres
de deux journees de marche a travers une route escarpee et deserte, ne
permettrait pas aux batiments de guerre Europeens de prendre sous la
protection de leurs canons la defense de la cite et de ses habitants.
4. Que la population Musulmane et Arabe etabli
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