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e? --Tu prends la seconde rue a gauche. Au bout, tu trouveras une avenue; et, au bout de l'avenue, l'eglise. Le presbytere est a cote. Je sortais; il me cria: --Dis-lui le menu pour lui donner faim! * * * * * Je decouvris sans peine la petite maison de l'ecclesiastique, a cote d'une grande vilaine eglise de briques. Je frappai a coups de poing dans la porte, qui n'avait ni sonnette ni marteau, et une voix forte demanda de l'interieur: --Qui va la? Je repondis: --Marechal des logis de hussards. J'entendis un bruit de verrous et de clef tournee, et je me trouvai en face d'un grand pretre a gros ventre, avec une poitrine de lutteur, des mains formidables sortant de manches retroussees, un teint rouge et un air brave homme. Je fis le salut militaire. --Bonjour, monsieur le cure. Il avait craint une surprise, une embuche de rodeurs, et il sourit en repondant: --Bonjour, mon ami; entrez. Je le suivis dans une petite chambre a paves rouges, ou brulait un maigre feu, bien different du brasier de Marchas. Il me montra une chaise, et puis me dit: --Qu'y a-t-il pour votre service? --Monsieur l'abbe, permettez-moi d'abord de me presenter. Et je lui tendis ma carte. Il la recut et lut a mi-voix: "Le comte de Garens." Je repris: --Nous sommes ici onze, monsieur l'abbe, cinq en grand'garde et six installes chez un habitant inconnu. Ces six-la se nomment Garens, ici present, Pierre de Marchas, Ludovic de Ponderel, le baron d'Etreillis, Karl Massouligny, le fils du peintre, et Joseph Herbon, un jeune musicien. Je viens, en leur nom et au mien, vous prier de nous faire l'honneur de souper avec nous. C'est un souper des Rois, monsieur le cure, et nous voudrions le rendre un peu gai. Le pretre souriait. Il murmura: --Il me semble que ce n'est guere l'occasion de s'amuser. Je repondis: --Nous nous battons tous les jours, Monsieur. Quatorze de nos camarades sont morts depuis un mois, et trois sont restes par terre, hier encore. C'est la guerre. Nous jouons notre vie a tout instant, n'avons-nous pas le droit de la jouer gaiement? Nous sommes Francais, nous aimons rire, nous savons rire partout. Nos peres riaient bien sur l'echafaud! Ce soir, nous voudrions nous degourdir un peu, en gens comme il faut, et non pas en soudards, vous me comprenez. Avons-nous tort? Il repondit vivement: --Vous avez raison, mon ami, et j'accepte avec grand plaisir vot
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