FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   >>  
Des qu'elles eurent atteint le haut de la montee les femmes grimperent sur leur mulet, et elles parlerent des deux hommes qu'elles allaient retrouver tout a l'heure. Elles s'etonnaient que l'un deux ne fut pas descendu quelques jours plus tot, des que la route etait devenue possible, pour donner des nouvelles de leur long hivernage. On apercut enfin l'auberge encore couverte et capitonnee de neige. La porte et la fenetre etaient closes; un peu de fumee sortait du toit, ce qui rassura le pere Hauser. Mais en approchant, il apercut, sur le seuil, un squelette d'animal depece par les aigles, un grand squelette couche sur le flanc. Tous l'examinerent. "Ca doit etre Sam," dit la mere. Et elle appela: "He, Gaspard." Un cri repondit a l'interieur, un cri aigu, qu'on eut dit pousse par une bete. Le pere Hauser repeta: "He, Gaspard." Un autre cri pareil au premier se fit entendre. Alors les trois hommes, le pere et les deux fils, essayerent d'ouvrir la porte. Elle resista. Ils prirent dans l'etable vide une longue poutre comme belier, et la lancerent a toute volee. Le bois cria, ceda, les planches volerent en morceaux; puis un grand bruit ebranla la maison et ils apercurent, dedans, derriere le buffet ecroule un homme debout, avec des cheveux qui lui tombaient aux epaules, une barbe qui lui tombait sur la poitrine, des yeux brillants et des lambeaux d'etoffe sur le corps. Ils ne le reconnaissaient point, mais Louise Hauser s'ecria: "C'est Ulrich, maman." Et la mere constata que c'etait Ulrich, bien que ses cheveux fussent blancs. Il les laissa venir; il se laissa toucher; mais il ne repondit point aux questions qu'on lui posa; et il fallut le conduire a Loeche ou les medecins constaterent qu'il etait fou. Et personne ne sut jamais ce qu'etait devenu son compagnon. La petite Hauser faillit mourir, cet ete-la, d'une maladie de langueur qu'on attribua au froid de la montagne. * * * * * LE VAGABOND Depuis quarante jours, il marchait, cherchant partout du travail. Il avait quitte son pays, Ville-Avaray, dans la Manche, parce que l'ouvrage manquait. Compagnon charpentier, age de vingt-sept ans, bon sujet, vaillant, il etait reste pendant deux mois a la charge de sa famille, lui, fils aine, n'ayant plus qu'a croiser ses bras vigoureux, dans le chomage general. Le pain devint rare dans la maison; les deux soeurs allaient en journee, mais gagnaient peu; et lui, Jacqu
PREV.   NEXT  
|<   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   >>  



Top keywords:

Hauser

 

Ulrich

 

maison

 

cheveux

 

repondit

 

laissa

 

Gaspard

 

squelette

 
allaient
 

hommes


apercut

 

chomage

 

toucher

 

general

 

fussent

 

blancs

 

personne

 
questions
 

constaterent

 

Loeche


vigoureux
 

conduire

 

medecins

 

fallut

 

poitrine

 

brillants

 

lambeaux

 

journee

 

tombait

 

tombaient


gagnaient

 

epaules

 

etoffe

 
devint
 

constata

 
croiser
 

reconnaissaient

 

soeurs

 

Louise

 

jamais


marchait

 
cherchant
 
quarante
 
VAGABOND
 

Depuis

 

partout

 
charpentier
 

Avaray

 

ouvrage

 

manquait