ifferentes manieres d'etre socialiste.
Bakounine s'en plaignait deja lorsqu'il ecrivait: "Nous reconnaissons
parfaitement leur droit (des marxistes) de marcher dans la voie qui leur
parait la meilleure, pourvu qu'ils nous laissent la meme liberte! Nous
reconnaissons meme qu'il est fort possible que, par toute leur histoire,
leur nature particuliere, l'etat de leur civilisation et toute leur
situation actuelle, ils soient forces de marcher dans cette voie. Que
les travailleurs allemands, americains et anglais s'efforcent de
conquerir le pouvoir politique, puisque cela leur plait. Mais qu'ils
permettent aux travailleurs des autres pays de marcher avec la meme
energie a la destruction de tous les pouvoirs politiques. La liberte
pour tous et le respect mutuel de cette liberte, ai-je dit, telles sont
les conditions essentielles de la solidarite internationale.
Mais M. Marx ne veut evidemment pas de cette solidarite, puisqu'il
refuse de reconnaitre la liberte individuelle. Pour appuyer ce refus, il
a une theorie toute speciale, qui n'est, d'ailleurs, qu'une consequence
logique de son systeme. L'etat politique de chaque pays, dit-il, est
toujours le produit et l'expression fidele de sa situation economique;
pour changer le premier, il faut transformer cette derniere. Tout le
secret des evolutions historiques, selon M. Marx, est la. Il ne tient
aucun compte des autres elements de l'histoire: tels que la reaction
pourtant evidente des institutions politiques, juridiques et religieuses
sur la situation economique."
Voici la parole d'un homme libertaire et tolerant: Ne merite la liberte
que celui qui respecte celle des autres! Combien peu, meme parmi les
grands hommes, respectent la liberte de pensee, surtout quand l'opinion
des autres est diametralement opposee a la leur. On conspue le dogme de
l'infaillibilite papale, mais combien pronent leur propre
infaillibilite! Comme si l'une n'etait pas aussi absurde que l'autre!
Il est impossible de comprimer les esprits dans l'etau de ses propres
idees; mais on doit laisser a chacun la liberte de se developper suivant
sa propre individualite. Des qu'on prononce des mots comme le "veritable
interet populaire", le "bien public", etc., c'est souvent avec
l'arriere-pensee de masquer par la la denegation de la liberte
individuelle a la minorite. Et ce n'est autre chose que la proclamation
de l'absolutisme le plus illimite. En effet, devant ce principe, tout
gouvernement (monarchie, repre
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