troupes qui reviennent de la poursuite
d'Orsini, ou elles ont ete si bien jouees. En effet, le lendemain matin,
elles viennent donner tete baissee sur la ville par la porte Reale, ou
elles sont recues par les troupes de Bixio qui les forcent a la
retraite. Vers midi, on parle d'armistice, et deux delegues du general
Lanza se rendent a bord de l'_Hannibal_, ou se trouvent reunis egalement
le commandant du _Vauban_ et celui d'une fregate americaine. Garibaldi y
vient de son cote avec Crispi, le colonel Tuerr et Menotti. On ne peut
s'entendre, et l'entrevue est bientot terminee. Cependant la convention
tacite d'armistice dure toujours.
Le lendemain 31, on annonce une treve de trois jours.
Plus de trois mille bombes avaient ete lancees sur la ville pendant le
bombardement. Le temps de l'armistice fut mis a profit par les
volontaires de Garibaldi et les habitants de Palerme. Les barricades
furent completees partout; les plus fortes recurent des canons. Quant
aux Napolitains, ils restaient bloques au Palais-Royal et manquaient
totalement de vivres; Garibaldi leur en fit donner. Il fit retirer
egalement, et emporter dans les hopitaux, tous leurs blesses, et Dieu
sait si le nombre en etait grand! On apprenait, en meme temps, l'arrivee
a Marsala d'un fort detachement de volontaires qui venaient grossir
l'armee nationale.
Trois ou quatre jours se passerent ainsi. Garibaldi coupant, taillant
administrativement, legislativement, militairement, financierement, et
le tout carrement et promptement.
Les decrets se suivaient avec une rapidite inouie et, certes, on ne peut
accuser ses ministres d'avoir occupe des sinecures.
Enfin, le six, le retour du general Letizia, arrivant de Naples,
termina les pourparlers et l'armistice provisoire fut remplace par une
capitulation en regle.
Les troupes napolitaines devaient evacuer immediatement toutes leurs
positions de la ville et se retirer dans la citadelle et sur le mole, ou
leur embarquement aurait lieu avec armes et bagages dans le plus bref
delai possible. Les prisonniers civils et militaires encore en leur
pouvoir devaient etre remis entre les mains du nouveau gouvernement, le
jour meme ou la citadelle terminerait son evacuation. Les troupes
campees au Palais-Royal durent donc traverser la ville pour rentrer a la
citadelle. Ces douze ou quatorze mille hommes etaient tellement frappes
de stupeur et decourages qu'au moment de s'acheminer, ou plutot de se
faufiler dans ce reseau
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