us deserteurs de l'armee royale, et une belle
compagnie de tirailleurs indigenes. Toutes ces troupes avaient une tenue
assez reguliere en ce qui concernait, du moins, la casaque rouge et le
pantalon de toile. Le kepi piemontais figurait aussi generalement comme
coiffure. Mais, pour le fourniment, c'etait une autre affaire. Chacun
avait organise son havre-sac le mieux qu'il avait pu. La grande sacoche
en sautoir etait le plus generalement employee. On voyait des bidons de
toute espece, des cartouchieres de modeles varies, mais le tout arrange
de la maniere la plus commode.
Cette division traversa la ville de Palerme et prit la route de
Missilmeri, qui devait etre sa premiere etape. A son passage dans les
rues, il y eut un vrai moment d'enthousiasme. C'est que l'on comprenait
que c'etaient ces volontaires qui allaient decider en definitive du sort
de la Sicile. Ils marchaient au-devant des troupes royales, et devaient
relever sur leur route le drapeau de l'ordre renverse en plusieurs
endroits, et planter les couleurs italiennes sur les derniers points de
la Sicile occupes par les troupes napolitaines. Le general Tuerr, qui les
commandait, emportait avec lui toutes les sympathies de la population
palermitaine. Malheureusement la maladie devait bientot l'arracher, pour
quelque temps, a sa division. Plusieurs jours apres, a la meme heure, le
general Bixio partait aussi avec sa brigade.
Cette derniere etait beaucoup moins forte que celle du general Tuerr.
Elle comptait tout au plus quinze cents hommes, mais presque tous hommes
faits et soldats. Il y avait bien, par-ci par-la, quelques dizaines de
moines defroques, portant haut la tete et maniant certes mieux leur
fusil qu'ils n'avaient manie le goupillon; mais, en resume, cette
brigade paraissait plus homogene que la division du general Tuerr. Elle
n'avait pas d'artillerie, et possedait seulement quelques guides pour le
service d'etat-major du general. Sa mission etait de reprimer
vigoureusement les desordres qu'elle rencontrerait sur son itineraire et
de courir sus, sans misericorde, aux bandes de malfaiteurs qui se
montraient dans beaucoup d'endroits. Le troisieme corps, celui de
Medici, partait ensuite par la route maritime de Palerme a Messine et
devait se reunir, a un endroit donne, avec celui de Bixio.
On avait installe, a Palerme, une fonderie de canons qui fonctionnait
deja admirablement. Une partie des cloches non-seulement de Palerme,
mais encore de toutes les
|