ns que
ceux de l'armee liberale, et transportes, partie a Barcelona partie dans
les maisons de Milazzo qui etaient restees presque desertes: tous les
habitants s'etant refugies sur l'extremite de la presqu'ile ou se
trouvent une grande quantite de villas.
Le consul d'Angleterre s'etait empresse de mettre sa maison a la
disposition du general Garibaldi et de son etat-major. Toute la nuit, la
ville fut illuminee par les volontaires. Le premier soin de Garibaldi,
apres avoir pense a ses blesses, fut de donner l'ordre au general
Fabrizzi et au chef de guerillas Interdonato de marcher avec leurs
troupes sur le Jesso, vers les plus proches versants de la ceinture de
montagnes qui entoure Messine, pour obliger les troupes qui battaient en
retraite de Spadafora a gagner cette ville au plus vite, et inquieter,
par ce mouvement, les troupes royales dans le cas ou elles chercheraient
a faire une pointe pour degager le general Bosco.
Le 21 et le 22, on commenca, du cote de l'armee nationale, quelques
travaux d'attaque contre le chateau.
Manquant d'artillerie de siege, le general Garibaldi etait resolu a
proceder par la mine contre les defenses de la place. De son cote, le
chateau envoyait des boulets et de la mitraille partout ou il apercevait
un assaillant. Le 23, au matin, trois batiments de commerce francais, le
_Charles-Martel_, la _Stella_ et le _Protis_, fretes par le gouvernement
napolitain, arrivaient sur la rade de Milazzo, charges de vivres et de
munitions pour l'armee royale. Grand fut l'etonnement du premier des
capitaines de ces navires, M. de Salvi, commandant le _Protis_, en
debarquant, de se voir conduit au general Garibaldi, quand il croyait
rencontrer le general Bosco.
Apres avoir explique au Dictateur quelle etait sa mission, il lui
demanda a retourner a son bord pour decider avec les capitaines des deux
autres navires ce qu'ils avaient a faire. En ce moment, l'aviso a vapeur
de guerre, la _Mouette_, commandant Boyer, qui se rendait a Messine et
devait toucher a Milazzo, mouillait a cote du _Protis_. Le commandant
Boyer s'etait a juste titre emu de la fausse position dans laquelle se
trouvaient, ces trois batiments francais. Apres avoir convoque les
capitaines et apprenant que le general Garibaldi les laissait
entierement libres de leurs manoeuvres, il les engagea a faire route
pour Messine.
M. de Salvi qui, independamment du transport qu'effectuait son navire,
avait une mission particuliere de la cour
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