qu'ils faisaient ou ce qu'ils voulaient faire. Le 25 au matin, les rues
desertes retentirent de plusieurs decharges de mousqueterie. Un nombreux
rassemblement, compose d'au moins trois personnes placees a un kilometre
environ l'une de l'autre avait provoque cet acces belliqueux de la part
des Napolitains. On voyait, au meme instant, les troupes campees a
Terranova se diriger en profondes colonnes vers la ville. Les deux forts
Gonzague et San-Salvador avaient leve leurs ponts-levis, ferme leurs
portes et hisse leurs pavillons. Une multitude de baionnettes brillaient
derriere les embrasures aveuglees de canons. Vers une heure, les postes
du Telegraphe et de la Torre etaient enleves par Interdonato et le
general Fabrizzi. Les troupes royales, apres une courte resistance,
s'etaient repliees sur leur vraie ligne de defense, le mont Barracone et
les hauteurs qui s'y rattachent.
Elles paraissaient disposees a une serieuse resistance.
A quatre heures de l'apres-midi, on vit toutes les hauteurs en face de
cette ligne de defense occupees par les guerillas d'Interdonato. Le
pavillon national flottait sur plusieurs points de la montagne.
A cinq heures, une longue fusillade, mais de peu de vivacite, s'engagea
entre les deux lignes. Elle dura jusqu'au lendemain 26 a deux heures du
matin environ. Toutes les hauteurs d'ou l'on pouvait apercevoir le
combat, etaient couvertes de spectateurs venant assister en curieux a
cette petite guerre d'avant-gardes qui leur promettait, pour le
lendemain, une belle representation militaire. Aussi, des quatre heures
du matin, se hataient-ils de revenir a leurs places de la veille; mais,
quel desenchantement! pas plus de Napolitains que de Garibaldiens. Les
forts de terre seuls, avec leur air de mauvaise humeur, gardaient leurs
portes fermees et leurs pavillons hauts. A onze heures, arrivaient dans
le port de Messine un grand nombre de vapeurs napolitains et de
transports. L'armee royale commencait son evacuation.
Inderdonato, la veille au soir, avait attaque sans ordre ou, plutot,
malgre des ordres contraires. A la fin on s'etait entendu. L'armee
royale etait rentree en ville pour s'embarquer et les _picchiotti_
s'etaient couches.
Comme les Napolitains s'etaient masses autour de la citadelle,
abandonnant completement la ville, quelques hommes de la garde civique,
bien avises, etaient rentres en ville et avaient pris immediatement
possession des postes.
Le meme jour, une proclamation invita
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