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ilite d'aucune reparation. Tels etaient le palais Carini, le couvent des Dominicains, le palais du duc Serra di Falco, les magasins Berlioz, etc. La piazza Marina etait devenue impraticable a la hauteur de la rue de Tolede. Les egouts, effondres, s'etaient transformes en precipices dont il fallait se garer avec soin. Une fois les illuminations eteintes, il n'etait pas prudent de se hasarder dans ces parages sous peine de chutes desagreables. Il existait a Palerme, comme dans tous les grands centres, un vaste depot d'enfants trouves. Il y en avait de grands, de petits, de moyens. Un beau jour, grace a un officier anglais, tout cela fut embrigade, embataillonne, et on vit ce diminutif de regiment, gravement arme de balais emmanches dans des fers de piques, manoeuvrer sur la piazza del Palazzo-Reale, et monter la garde avec aplomb a la porte d'un couvent quelconque dont on avait fait leur caserne. Ces enfants jouaient aussi carrement au militaire qu'ils jouaient, quelques jours avant, a la procession et a servir la messe, et plus d'un de ces bambins, partis avec les brigades expeditionnaires, fit parfaitement la campagne, et se conduisit dans maintes circonstances en troupier fini. La liberte est pour tout le monde. Aussi, la population mercantile de Palerme en usa-t-elle pour etriller de main de maitre ces pauvres volontaires qui, naturellement, affluaient dans tous les etablissements publics, les cafes et les restaurants. Presque immediatement, le prix des consommations doubla. Il en fut de meme pour tous les objets necessaires a la vie et a l'habillement. Quelques decrets chercherent a arreter, mais en vain, cette tendance a la rapacite, naturelle aux boutiquiers de toutes les nations, et les liberateurs garibaldiens furent ecorches avec aussi peu de vergogne que nos troupiers pendant la campagne d'Italie. Le moindre verre d'eau, le moindre grain de mil, etaient une affaire importante. Quelquefois les Garibaldiens se fachaient; mais il faut leur rendre cette justice, que jamais armee ne souffrit avec plus de moderation les exigences de cette race de Banians. Peu de troupes, quelque regulieres qu'elles fussent, auraient montre autant de patience et de respect pour la propriete. De deplorables scenes vinrent aussi, a cote de ces evenements heroi-comiques, attrister les honnetes gens et les veritables patriotes. D'atroces assassinats se commettaient journellement, et, sous le pretexte de detruire les sbires, plus d'un
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