FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126  
127   128   129   130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   >>   >|  
votre femme de menage a raison: il est plus que mur! -- Ah! voyez-vous, reprit La Fontaine, c'est que je l'ai oublie a terre dans mon cabinet, et ma chatte... -- Eh bien, votre chatte? -- Ma chatte a fait ses chats dessus, ce qui l'a un peu fane. Moliere eclata de rire. Pelisson et Loret suivirent son exemple. En ce moment, l'eveque de Vannes parut, tenant sous son bras un rouleau de plans et de parchemins. Comme si l'ange de la mort eut glace toutes les imaginations folles et rieuses, comme si cette figure pale eut effarouche les graces auxquelles sacrifiait Xenocrate, le silence s'etablit aussitot dans l'atelier, et chacun reprit son sang-froid et sa plume. Aramis distribua des billets d'invitation aux assistants, et leur adressa des remerciements de la part de M. Fouquet. Le surintendant, disait-il retenu dans son cabinet par le travail, ne pouvait les venir voir, mais les priait de lui envoyer un peu de leur travail du jour pour lui faire oublier la fatigue de son travail de la nuit. A ces mots, on vit tous les fronts s'abaisser. La Fontaine lui- meme se mit a une table et fit courir sur le velin une plume rapide; Pelisson remit au net son prologue; Moliere donna cinquante vers nouvellement crayonnes que lui avait inspires sa visite chez Percerin; Loret, son article sur les fetes merveilleuses qu'il prophetisait, et Aramis charge de butin comme le roi des abeilles, ce gros bourdon noir aux ornements de pourpre et d'or rentra dans son appartement, silencieux et affaire. Mais, avant de rentrer: -- Songez, dit-il, chers messieurs, que nous partons tous demain au soir. -- En ce cas, il faut que je previenne chez moi, dit Moliere. -- Ah! oui, pauvre Moliere! fit Loret en souriant _il aime_ chez lui. -- _Il aime_, oui, repliqua Moliere avec son doux et triste sourire; _il aime_, ce qui ne veut pas dire _on l'aime_. -- Moi, dit La Fontaine, on m'aime a Chateau-Thierry, j'en suis bien sur. En ce moment, Aramis rentra apres une disparition d'un instant. -- Quelqu'un vient-il avec moi? demanda-t-il. Je passe par Paris, apres avoir entretenu M. Fouquet un quart d'heure. J'offre mon carrosse. -- Bon, a moi! dit Moliere. J'accepte; je suis presse. -- Moi, je dinerai ici, dit Loret. M. de Gourville m'a promis des ecrevisses. _Il m'a promis des ecrevisses..._ Cherche la rime, La Fontaine." Aramis sortit en riant comme il savait rire. Moliere le suivit. Ils etaient au bas de l'escal
PREV.   NEXT  
|<   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126  
127   128   129   130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   >>   >|  



Top keywords:

Moliere

 

Aramis

 

Fontaine

 

chatte

 

travail

 

rentra

 

Fouquet

 

Pelisson

 

promis

 

reprit


ecrevisses
 

cabinet

 

moment

 
savait
 
visite
 
silencieux
 

appartement

 
inspires
 

affaire

 

nouvellement


sortit

 

crayonnes

 

rentrer

 

Songez

 

ornements

 

charge

 

prophetisait

 

article

 

merveilleuses

 

etaient


suivit
 
Percerin
 
bourdon
 

abeilles

 

pourpre

 

Chateau

 

Thierry

 

sourire

 
entretenu
 
demanda

Quelqu

 

disparition

 
instant
 

triste

 
previenne
 

Gourville

 
demain
 

partons

 

Cherche

 
dinerai