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a. MARTON. Quoi! Monsieur Remy, c'est de Dorante dont vous parlez? C'est pour se garder a moi qu'il refuse d'etre riche? M. REMY. Tout juste, et vous etes trop genereuse pour le souffrir. MARTON, _avec un air de passion_. Vous vous trompez, Monsieur, je l'aime trop moi-meme pour l'en empecher, et je suis enchantee. Ah! Dorante, que je vous estime! Je n'aurois pas cru que vous m'aimassiez tant. M. REMY. Courage! je ne fais que vous le montrer, et vous en etes deja coiffee! Pardi![81] le coeur d'une femme est bien etonnant; le feu y prend bien vite. MARTON, _comme chagrine_. Eh! Monsieur, faut-il tant de bien pour etre heureux? Madame, qui a de la bonte pour moi, suppleera en partie, par sa generosite, a ce qu'il me sacrifie. Que je vous ai d'obligation, Dorante! DORANTE. Oh! non, Mademoiselle, aucune; vous n'avez point de gre a me savoir[82] de ce que je fais; je me livre a mes sentiments, et ne regarde que moi la- dedans; vous ne me devez rien, je ne pense pas a votre reconnoissance. MARTON. Vous me charmez: que de delicatesse! Il n'y a encore rien de si tendre que ce que vous me dites. M. REMY. Par ma foi, je ne m'y connois donc guere, car je le trouve bien plat. (_A Marton._) Adieu, la belle enfant; je ne vous aurois, ma foi, pas evaluee ce qu'il vous achete. Serviteur, idiot; garde ta tendresse, et moi ma succession. (_Il sort._) MARTON. Il est en colere, mais nous l'apaiserons. DORANTE. Je l'espere. Quelqu'un vient. MARTON. C'est le Comte, celui dont je vous ai parle, et qui doit epouser Madame. DORANTE. Je vous laisse donc; il pourroit me parler de son proces: vous savez ce que je vous ai dit la-dessus, et il est inutile que je le voie. SCENE IV. LE COMTE, MARTON. LE COMTE. Bonjour, Marton. MARTON. Vous voila donc revenu, Monsieur? LE COMTE. Oui. On m'a dit qu'Araminte se promenoit dans le jardin, et je viens d'apprendre de sa mere une chose qui me chagrine: je lui avois retenu un intendant, qui devoit aujourd'hui entrer chez elle, et cependant elle en a pris un autre qui ne plait point a la mere, et dont nous n'avons rien a esperer. MARTON. Nous n'en devons rien craindre non plus, Monsieur. Allez, ne vous inquietez point, c'est un galant homme; et, si la mere n'en est pas contente, c'est un peu de sa faute: elle a debute tantot par le brusquer d'une maniere si outree, l'a traite si mal, qu'il n'est pas etonnant qu'elle ne l'ai
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