atisfaire
votre gout pour les manufactures de toute espece. Adieu, mon ami: mille
amities reconnaissantes pour les services que vous m'avez rendus et que
je n'oublierai jamais.
"BERTRAND DUGUESCLIN,
"Colonel du 102e chasseurs d'Afrique."
M. GEORGEY.--Demain, il fallait partir, Fridric.
FREDERIC.--Demain! Deja! Julien, mon bon Julien, va dire a ma pauvre
mere qu'elle vienne m'embrasser ce soir et demain encore.
M. GEORGEY.--C'est moi qui allais dire a Madme Bonarde. Toi gardais
petite Juliene pour consolation."
M. Georgey prit son chapeau et sortit.
"Comme il est bon, M. Georgey! dit Frederic d'un air pensif. C'est pour
que je ne reste pas seul qu'il va lui-meme parler a maman. Et moi qui le
trompais, qui le laissais voler par ce mauvais Alcide!
JULIEN.--Ne pense plus au passe, Frederic; tu sais qu'un soldat doit
etre courageux d'esprit et de coeur aussi bien que d'action. Tu vas
partir pour nous revenir tout change; ainsi laisse tes vieux peches, ne
songe qu'a l'avenir.
FREDERIC.--Je tacherai; mais, Julien, avant de tout quitter, de tout
oublier, il faut que j'ecrive a mon pere pour emporter son pardon.
Apporte-moi de quoi faire mes lettres."
Julien lui apporta papier, plume et encre, et se mit lui-meme a faire un
devoir pendant que Frederic ecrivait ce qui suit:
"Mon pere, je pars pour signer un engagement; le bon M. Georgey m'ayant
assure qu'a dix-huit ans votre permission n'etait pas necessaire, je me
borne a vous demander votre pardon pour le passe, votre benediction pour
l'avenir. Je serai malheureux tant que je ne me sentirai pas remonte
dans votre affection et votre estime. Je vous reponds que desormais
votre nom sera dignement porte par votre fils infortune.
"FREDERIC,
"Soldat au 102e chasseurs d'Afrique."
Il ecrivit une seconde lettre au bon cure, une autre a M. Georgey, pour
leur exprimer une derniere fois son repentir et sa reconnaissance; il
ecrivit enfin une lettre que Julien devait remettre apres son depart a
Mme Bonard.
Quelques temps se passa avant le retour de M. Georgey. Il arriva enfin;
l'heure du diner l'avait appele.
M. GEORGEY.--Madme Bonarde venir apres souper des animals. J'avais dit
doucement, pour pas la faire trop surpris, trop affligee. J'avais dit
comme ca:
"--Madme Bonarde, vous excellente creature; vous tres douce, pas
murmurant a bon Dieu. Alors j'avais a dire une chose crouelle, mais pas
encore; faut laisser habituer vous au pensee cruel."
"Madm
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