'est que pour
tromper les mineurs qu'ils ecrasent sous les rochers ou qu'ils exposent aux
plus eminents dangers pour leur faire proferer des blasphemes ou des
jurements contre Dieu. Il y a plusieurs mines tres riches qu'on a ete
oblige d'abandonner par la crainte de ces dangereux esprits."
[Note 1: _Traite sur les apparitions des esprits_, t. I, p. 251.]
"Les nains de la Bretagne, les _bergmannchen_ de l'Allemagne sont regardes,
dit M. A. de Maury[1], comme d'une extreme habilete dans l'art de
travailler les metaux. Les idees defavorables que l'on a sur eux les font
meme passer chez les Bretons, les Gallois, les Irlandais, comme de faux
monnayeurs; c'est au fond des grottes, dans les flancs des montagnes,
qu'ils cachent leurs mysterieux ateliers. C'est la qu'aides souvent des
Elfes et des autres genies analogues, ils forgent, ils trempent, ils
damasquinent ces armes redoutables dont ils ont dote les dieux et parfois
les mortels. L'un de ces forgerons nomme Wieland ou Velant, instruit par
les nains de la montagne de Kallowa, s'etait acquis une immense renommee.
Son nom de la Scandinavie etait passe dans la France, change en celui de
Galant, Galant qui avait fabrique Durandal, l'epee de Charlemagne, et
Merveilleuse, l'epee de Doolen de Mayence. La _Vilkina Saga_ nous dit que
la mere de ce celebre Vieland etait un Elfe et son pere un geant vade.
Suivant d'autres traditions, il serait lui-meme un _licht elf_. Ainsi, les
Elfes, en une foule de circonstances, voient leur histoire se meler a celle
des nains. L'Edda parle aussi de l'extreme habilete des Elfes dans l'art de
travailler les metaux: ce sont eux qui ont forge Gungner, l'epee d'Odin,
qui ont fait a Sifa sa chevelure d'or, a Freya sa chaine d'or. Le
cluricaune irlandais est aussi un forgeron et le paysan assure entendre
souvent la montagne retentir du bruit de son marteau."
[Note 1: _Les Fees du moyen age_, p. 81-82.]
"A la ville de Greisswald et dans les environs, ajoute M. Alfred Maury[1],
c'est une tradition repandue chez le peuple, que jadis, a une epoque que
l'on ne peut plus determiner, le pays etait habite par un grand nombre de
nains. On ignore le chemin qu'ils ont suivi en s'en allant, mais on croit
qu'ils se sont refugies dans les montagnes. Une legende prussienne raconte
comment les nains qui habitaient Dardesheim furent chasses par un forgeron,
et comment depuis on ne les a plus revus. Dans l'Erzgebirge, une tradition
toute semblable dit que
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