ts de terre remplis de pieces
d'or. Toutes ces pieces plus fines que les ducats sont pour la plupart du
quatorzieme et quinzieme siecle. Il m'en a echu pour ma part 666, trouvees
a trois differentes reprises. Il y en a des archeveques de Mayence, de
Treves et de Cologne, des villes d'Oppenheim, de Baccarat, de Bingen, de
Coblens; il y en a aussi de Rupert Paladin, de Frederic, burgrave de
Nuremberg, quelques-unes de Wenceslas, et une de l'empereur Charles IV,
etc.
"L'histoire qu'on vient de rapporter est rappelee, ajoute dom Calmet, avec
quelques circonstances differentes, dans un imprime qui annonce une
lotterie de pieces trouvees a Rothenkirchen, au pays de Nassau, pas loin de
Donnersberg. On y lit que la valeur de ces pieces est de 12 livres 10 sols,
argent de France. La lotterie devait se tirer publiquement le 1er fevrier
1750. Chaque billet etoit de six livres, argent de France."
Bartolin, dans son livre de la _Cause du mepris de la mort, que faisoient
les anciens Danois_, liv. II, ch. II, raconte, d'apres dom Calmet[1], "que
les richesses cachees dans les tombes aux des grands hommes de ce pays-la,
etoient gardees par les manes de ceux a qui elles appartenoient, et que ces
manes ou ces demons repandoient la frayeur dans l'ame de ceux qui vouloient
enlever ces tresors, par un deluge d'eau qu'ils repandoient, ou par des
flammes qu'ils faisoient paroitre autour des monuments qui renfermoient ces
corps et ces tresors."
[Note 1: Ouvrage cite, t. I, p. 284.]
IV.--ESPRITS FAMILIERS.
"Plutarque, au livre qu'il a fait du Daemon de Socrates, tient, dit
Bodin[1] comme chose tres certaine l'association des esprits avec les
hommes et dit que Socrates, estime le plus homme de bien de la Grece,
disoit souvent a ses amis qu'il sentoit assiduellement la presence d'un
esprit, qui le destournoit toujours de mal faire et de danger. Le discours
de Plutarque est long et chacun en croira ce qu'il voudra, mais je puis
assurer avoir entendu d'un personnage encore en vie l'an 1580 qu'il y avoit
un esprit qui lui assistoit assiduellement, et commenca a le connoistre
ayant environ trente-sept ans: combien que ce personnage me disoit qu'il
avoit opinion que toute sa vie l'esprit l'avoit accompagne, par les songes
precedens et visions qu'il avoit eu de se garder des vices et inconveniens.
Toutesfois il ne l'avoit jamais apperceu sensiblement, comme il fit depuis
l'age de trente-sept ans: ce qui lui avint, comme il dit, aya
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