ant chez Stophas, au village de
Cyanone en Thessale, voicy un messager qui vient a luy soudain, disant
qu'il y avoit a l'huys deux jeunes jouvenceaux qui instamment demandoient
parler a luy: parquoy il sortit sur l'heure, et s'en alla a l'huys, et ne
trouva aucun. Et estant la, le soupoir ou Stophas, et autres invites
faisoient grande chere, tomba et tous moururent a ceste ruine, hormis le
Simonides.
[Note 1: En son premier livre.]
"Avenzoar Albamaaron, medecin arabe mahometiste, escrit comment luy estant
malade d'une grande maladie des yeux, un sien amy medecin; desia trespasse,
luy apprint en dormant la medecine pour sa maladie, par laquelle il guarit.
Loys Lavater[1] rapporte, d'apres Manlius, en ses _Lieux communs_, le fait
suivant:
[Note 1: _De l'apparition des esprits_, liv. I, ch. II.]
"Theodore Gaza, docte personnage, avoit obtenu en don du pape certaine
mestairie. Son fermier fossoyant un jour en certain endroit trouva une buye
ou urne, en laquelle y avoit des os. Sur ce un fantosme lui aparut et
commanda de remettre cette urne en terre, autrement son fils mourroit. Et
pour ce que le fermier ne tint conte de cela, bien peu de temps apres son
fils fut tue. Au bout de quelques jours le fantosme retourna, menassant le
fermier de lui faire mourir son autre fils, s'il ne remettoit en terre
l'urne et les os qu'il avoit trouves dedans. Le fermier ayant pense a soy,
en voyant son autre fils tombe malade, conta le tout a Theodore, lequel
estant alle en sa mestairie, et au lieu d'ou le fermier avoit tire l'urne,
fit refaire une fosse au mesme endroit, ou ils cacherent et l'urne et les
os; ce qu'estant fait, le fils du fermier recouvra incontinent la sante."
"Il y avoit, dit Jean des Caurres[1], en Athenes, une grande maison, mais
fort descriee et dangereuse. Lorsqu'il estoit nuict, on y entendoit un
bruict, comme de plusieurs fers, lequel commencoit premierement de loin:
mais puis estant approche plus pres, il sembloit que ce fut le bruit de
quelques menotes, ou des fers que l'on met aux pieds des prisonniers.
Incontinent apparoissoit la semblance d'un vieil homme tout attenue de
maigreur et rempli de crasse, portant une longue barbe, et les cheveux
herisses. Il avoit les fers aux pieds, et des menotes aux mains, qu'il
faisoit cliqueter. Et aussi ceux qui habitoient la dedans, passoient les
miserables nuicts sans dormir, estans remplis de peur et d'horreur: dont
ils tomboient en maladie, et en la fin,
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