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es ont engage toute leur armee. C'est une legion d'enrages qui tuent sans s'arreter, glissent sous le canon, et debusquent successivement les royaux des trois autres positions. Menotti, un drapeau a la main, se precipite au milieu des masses napolitaines jusqu'a ce que, blesse au poignet, il soit oblige de ceder cet honneur a un officier de marine qui fut tue quelques instants apres. Ce n'est plus une retraite, c'est une deroute complete. Vainement le general Landi, qui commande les royaux, cherche a les rallier. Traversant a la debandade Calatafimi, ou les _picchiotti_, embusques dans tous les coins, leur font eprouver de grandes pertes, les fuyards se precipitent vers Alcamo, ou les attendent encore des volontaires descendus de la montagne. Les malheureux sont obliges, pour fuir ce nouveau danger, de continuer leur retraite vers Palerme, en abandonnant morts, blesses, bagages, et une grande quantite d'armes, couvrant la route de cadavres, car les balles des _picchiotti_ les atteignent partout. Les volontaires camperent sur le champ de bataille, et cette premiere victoire leur tint lieu de tout ce qui leur manquait en vivres et en secours. En somme, les Napolitains s'etaient bien battus, quoi qu'on ait pu en dire, et l'armee de Garibaldi avait montre ce qu'elle pouvait faire, ce que l'on devait attendre de gens determines et animes d'une haine profonde contre la tyrannie. Les _picchiotti_ n'avaient pas ete brillants, sauf ceux d'Alcamo. Ils n'avaient pas tenu au feu malgre leurs chefs et quelques pretres qui, payant de leurs personnes, chercherent vainement a les enlever. Ils tiraient a distance, mais il etait impossible de les faire aborder l'ennemi et soutenir son choc lorsqu'il s'avancait. A cette affaire, les troupes royales avaient un effectif de quatre a cinq mille hommes, et l'armee liberatrice comptait environ mille huit cents baionnettes. Le lendemain matin, 16, Garibaldi entrait a Calatafimi, ou les blesses avaient ete deja transportes dans la nuit; et, vers l'apres-midi, l'avant-garde marchait sur Alcamo, ou l'armee la rejoignait le lendemain 17. En arrivant a Alcamo, un triste spectacle attendait les volontaires. Les _picchiotti_ suivant leurs moeurs et leurs usages sauvages, avaient ramasse les corps des Napolitains tues la veille, et les avaient jetes dans un champ pour les voir manger par les chiens et les oiseaux de proie. Leurs factionnaires veillaient ce charnier, de peur que quelque ame charit
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