t, elle se leva, alla
soulever une tenture et, avant de disparaitre, s'adressant a Centurion,
qui attendait immobile:
--Faites ce qui est convenu, dit-elle, et venez me rejoindre aussitot
dans l'oratoire.
Sans attendre de reponse, certaine que ses ordres seraient executes,
elle laissa tomber la portiere et disparut. Elle s'engagea dans le
corridor et s'arreta devant cette porte ou nous l'avons deja vue
s'arreter. Elle poussa le judas et regarda.
La Giralda, sous l'empire de quelque narcotique, dormait paisiblement,
etendue sur un large lit de repos.
--Dans dix minutes, elle se reveillera, pensa Fausta qui repoussa le
judas et poursuivit son chemin.
Elle parvint a la piece qu'elle avait designee a Centurion et y penetra
en laissant la porte grande ouverte. Cet oratoire etait plus petit et
meuble tres simplement. Elle s'assit et attendit quelques minutes au
bout desquelles Centurion parut et, sans entrer, dit:
--C'est fait, madame. Il serait prudent de nous retirer. Il est a
presumer qu'ils vont visiter la maison.
Fausta fit un geste qui signifiait qu'elle avait le temps et reprit sa
meditation sans plus s'occuper de Centurion.
--Madame, repeta le bravo en faisant quelques pas, il est temps de nous
retirer.
--Poussez la porte, sans la fermer, commanda Fausta d'un air paisible.
Visiblement intrigue. Centurion obeit. Quand il se retourna, apres
avoir pousse la porte, il apercut une etroite ouverture, pratiquee
dans l'epaisseur de la muraille, que la porte grande ouverte lui avait
masquee.
--Une porte secrete, murmura-t-il; je comprends maintenant.
--Prenez ce flambeau, dit Fausta, et eclairez-moi.
Centurion prit le flambeau et se dirigea vers l'ouverture. Un etroit
escalier aboutissait au ras du sol. Il se mit a descendre, eclairant la
marche de Fausta qui referma la porte secrete derriere elle sans que le
bravo, qui, pourtant, la guignait du coin de l'oeil, parvint a saisir le
secret de cette fermeture.
Apres avoir franchi une vingtaine de marches, ils se trouverent dans
une galerie souterraine assez large pour permettre a deux personnes de
passer de front, assez elevee pour qu'un homme, meme de haute tailler
put marcher sans etre oblige de baisser la tete. Le sol de ce souterrain
etait tapisse d'un sable tres fin, doux a la marche, etouffant le bruit
des pas.
Apres avoir parcouru un assez long espace. Centurion rencontra une
galerie transversale. Il s'arreta devant le mur de cette galeri
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