FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116  
117   118   119   120   121   >>  
l'herbe, l'air triste, tandis qu'a son cote, toujours en manches de chemise, son mari, le jeune homme aux cheveux jaunes, dormait consciencieusement comme une brute. Elle devint si pale en voyant Henri qu'il crut qu'elle allait defaillir. Puis ils se mirent a causer naturellement, de meme que si rien ne se fut passe entre eux. Mais comme il lui racontait qu'il aimait beaucoup cet endroit et qu'il y venait souvent se reposer, le dimanche, en songeant a bien des souvenirs, elle le regarda longuement dans les yeux. --Moi, j'y pense tous les soirs, dit-elle. --Allons, ma bonne, reprit en baillant son mari, je crois qu'il est temps de nous en aller. AU PRINTEMPS Lorsque les premiers beaux jours arrivent, que la terre s'eveille et reverdit, que la tiedeur parfumee de l'air nous caresse la peau, entre dans la poitrine, semble penetrer au coeur lui-meme, il nous vient des desirs vagues de bonheurs indefinis, des envies de courir, d'aller au hasard, de chercher aventure, de boire du printemps. L'hiver ayant ete fort dur l'an dernier, ce besoin d'epanouissement fut, au mois de mai, comme une ivresse qui m'envahit, une poussee de seve debordante. Or, en m'eveillant un matin, j'apercus par ma fenetre, au-dessus des maisons voisines, la grande nappe bleue du ciel tout enflammee de soleil. Les serins accroches aux fenetres s'egosillaient; les bonnes chantaient a tous les etages; une rumeur gaie montait de la rue; et je sortis, l'esprit en fete, pour aller je ne sais ou. Les gens qu'on rencontrait souriaient; un souffle de bonheur flottait partout dans la lumiere chaude du printemps revenu. On eut dit qu'il y avait sur la ville une brise d'amour epandue; et les jeunes femmes qui passaient en toilette du matin, portant dans les yeux comme une tendresse cachee et une grace plus molle dans la demarche, m'emplissaient le coeur de trouble. Sans savoir comment, sans savoir pourquoi, j'arrivai au bord de la Seine. Des bateaux a vapeur filaient vers Suresnes, et il me vint soudain une envie demesuree de courir a travers les bois. Le pont de la _Mouche_ etait couvert de passagers, car le premier soleil vous tire, malgre vous, du logis, et tout le monde remue, va, vient, cause avec le voisin. C'etait une voisine que j'avais; une petite ouvriere sans doute, avec une grace toute parisienne, une mignonne tete blonde sous des cheveux boucles aux tempes; des cheveux qui semblaient une lumiere frisee, descendaien
PREV.   NEXT  
|<   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116  
117   118   119   120   121   >>  



Top keywords:

cheveux

 

printemps

 

lumiere

 

courir

 

soleil

 

savoir

 
portant
 

jeunes

 

epandue

 

toilette


passaient
 

femmes

 

rumeur

 

etages

 

montait

 

sortis

 

chantaient

 

bonnes

 
serins
 

enflammee


accroches

 
fenetres
 

egosillaient

 

esprit

 

bonheur

 
souffle
 

flottait

 
partout
 

revenu

 

chaude


souriaient

 

rencontrait

 

tendresse

 

bateaux

 

voisin

 

voisine

 

premier

 
malgre
 

petite

 

ouvriere


tempes
 
boucles
 

semblaient

 
frisee
 
descendaien
 
blonde
 

parisienne

 

mignonne

 

passagers

 

couvert