La plume de nos chapeaux!
Sachons flairer dans l'espace
L'estoc de l'archer vengeur,
Ou le sac d'argent qui passe
Sur le dos du voyageur!
Nous irons au clair de lune
Danser avec les esprits...--Vive
Clopin, roi de Thune!
Vivent les gueux de Paris!
CLAUDE FROLLO, [a part, derriere un pilier, dans un coin du theatre.
Il est enveloppe d'un grand manteau qui cache son habit de pretre.
Au milieu de la ronde infame,
Qu'importe le soupir d'une ame?
Je souffre! oh! jamais plus de flamme
Au sein d'un volcan ne gronda.
[Entre la Esmeralda en dansant.]
CHOEUR.
La voila! la voila! c'est elle! Esmeralda!
CLAUDE FROLLO, [a part.]
C'est elle! oh! oui, c'est elle!
Pourquoi, sort rigoureux,
L'as-tu faite si belle,
Et moi si malheureux?
[Elle arrive au milieu du theatre. Les truands font cercle
avec admiration autour d'elle. Elle danse.]
LA ESMERALDA.
Je suis l'orpheline,
Fille des douleurs,
Qui sur vous s'incline
En jetant des fleurs;
Mon joyeux delire
Bien souvent soupire;
Je montre un sourire,
Je cache des pleurs.
Je danse, humble fille,
Au bord du ruisseau,
Ma chanson babille
Comme un jeune oiseau;
Je suis la colombe
Qu'on blesse et qui tombe.
La nuit de la tombe
Couvre mon berceau.
CHOEUR.
Danse, jeune fille!
Tu nous rends plus doux.
Prends-nous pour famille,
Et joue avec nous,
Comme l'hirondelle
A la mer se mele,
Agacant de l'aile
Le flot en courroux.
C'est la jeune fille,
|