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les gens du roi. Quasimodo, appuye aux contre-forts du portail,
observe avec attention. Au moment ou la condamnee arrive devant la
facade, on entend un chant grave et lointain venir de l'interieur
de l'eglise, dont les portes sont fermees.]
CHOEUR, [dans l'eglise.]
_Omnes fluctus fluminis
Transierunt super me
In imo voraginis
Ubi plorant animae._
[Le chant s'approche lentement. Il eclate enfin pres des portes, qui
s'ouvrent tout a coup et laissent voir l'interieur de l'eglise
occupe par une longue procession de pretres en habits de ceremonie
et precedes de bannieres. Claude Frollo, en costume sacerdotal,
est en tete de la procession. Il s'avance vers la condamnee.]
LE PEUPLE.
Vive aujourd'hui, morte demain!
Doux Jesus, tendez-lui la main!
LA ESMERALDA.
C'est mon Phoebus qui m'appelle
Dans la demeure eternelle
Ou Dieu nous tient sous son aile.
Beni soit mon sort cruel!
Au fond de tant de misere,
Mon coeur qui se brise espere.
Je vais mourir pour la terre,
Je vais naitre pour le ciel!
CLAUDE FROLLO.
Mourir si jeune, si belle!
Helas! le pretre infidele
Est bien plus condamne qu'elle!
Mon supplice est eternel.
Pauvre fille de misere,
Que j'ai prise dans ma serre,
Tu vas mourir pour la terre;
Moi, je suis mort pour le ciel!
LE PEUPLE.
Helas! c'est une infidele!
Le ciel, qui tous nous appelle,
N'a point de portes pour elle.
Son supplice est eternel.
La mort, oh! quelle misere!
La tient dans sa double serre;
Elle est morte pour la terre,
Elle est morte pour le ciel!
[La procession s'approche, Claude aborde la Esmeralda.]
LA ESMERALDA, [glacee de terreur.]
C'est le pretre!
CLAUDE FROLLO, [bas.]
Oui, c'est moi; je t'aime et je t'implore.
Dis un seul mot, je pui
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