[Entrent tous les convies.]
CHOEUR.
Venez tous a la fete!
Page, dame et seigneur!
Venez tous a la fete,
Des fleurs sur votre tete,
La joie au fond du coeur.
[Les convies s'accostent et se saluent. Des valets circulent dans la
foule, portant des plateaux charges de fleurs et de fruits.
Cependant un groupe de jeunes filles s'est forme pres d'une
fenetre, a droite. Tout a coup l'une d'elles appelle les autres et
leur fait signe de se pencher hors de la fenetre.]
DIANE, [regardant au dehors.]
Oh! viens donc voir, viens donc voir, Berangere!
BERANGERE, [regardant dans la rue.]
Qu'elle est vive! qu'elle est legere!
DIANE.
C'est une fee ou c'est l'Amour!
LE VICOMTE DE GIF, [riant.]
Qui danse dans le carrefour!
M. DE CHEVREUSE, [apres avoir regarde.]
Eh mais, c'est la magicienne!
Phoebus, c'est ton egyptienne,
Que l'autre nuit, avec valeur,
Tu sauvas des mains d'un voleur.
LE VICOMTE DE GIF.
Eh! oui, c'est la bohemienne!
M. DE MORLAIX.
Elle est belle comme le jour!
DIANE, a Phoebus.
Si vous la connaissez, dites-lui qu'elle vienne
Nous egayer de quelque tour.
PHOEBUS, [regardant a son tour d'un air distrait.]
Il se peut bien que ce soit elle.
[A. M. de Gif.]
Mais crois-tu qu'elle se rappelle?...
FLEUR-DE-LYS, [qui observe et qui ecoute.]
De vous toujours on se souvient.
Voyons, appelez-la, dites-lui qu'elle monte.
[A part.]
Je verrai s'il faut croire a ce que l'on raconte.
PHOEBUS, [a Fleur-de-Lys.]
Vous le voulez? Eh bien, essayons.
[Il fait signe a la danseuse de monter.]
LES JEUNES FILLES.
Elle vient!
M. DE CHEVREUSE.
Sous le porche elle est disparue.
DIANE.
Comme elle a laisse la ce bon peuple ebahi!
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