e jour,
Daignez m'oter ma vie
Ou m'oter mon amour!
[La porte s'ouvre. Entre Claude Frollo, une lampe a la main, lo
capuchon rabattu sur le visage. Il vient se placer, immobile, en
face de la Esmeralda.]
LA ESMERALDA, [se levant en sursaut.]
Quel est cet homme?
CLAUDE FROLLO, [voile par son capuchon.]
Un pretre.
LA ESMERALDA.
Un pretre! Quel mystere!
CLAUDE FROLLO.
Etes-vous prete?
LA ESMERALDA.
A quoi?
CLAUDE FROLLO.
Prete a mourir.
LA ESMERALDA.
Oui.
CLAUDE FROLLO.
Bien.
LA ESMERALDA.
Sera-ce bientot? Repondez-moi, mon pere.
CLAUDE FROLLO.
Demain.
LA ESMERALDA.
Pourquoi pas aujourd'hui?
CLAUDE FROLLO.
Quoi! vous souffrez donc bien?
LA ESMERALDA.
Oui, je souffre!
CLAUDE FROLLO.
Peut-etre,
Moi qui vivrai demain, je souffre plus que vous.
LA ESMERALDA.
Vous? qui donc etes-vous?
CLAUDE FROLLO.
La tombe est entre nous!
LA ESMERALDA.
Votre nom?
CLAUDE FROLLO.
Vous voulez le savoir?
LA ESMERALDA.
Oui.
[Il leve son capuchon.]
LA ESMERALDA.
Le pretre!
C'est le pretre! o ciel! o mon Dieu!
C'est bien son front de glace et son regard de feu!
C'est bien le pretre! c'est lui-meme!
C'est lui qui me poursuit sans treve nuit et jour!
C'est lui qui l'a tue, mon Phoebus, mon amour!
Monstre, je vous maudis a mon heure supreme!
Que vous ai-je donc fait? quel est votre dessein?
Que voulez-vous de moi, miserable assassin?
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