Mon cher, rajustez votre cape.
Rentrez a l'hopital des fous;
Il me parait qu'on s'en echappe.
Que Jupiter, saint Esculape,
Et le diable soient avec vous!
CLAUDE FROLLO.
Ce sont des femmes infideles.
Crois-en les publiques rumeurs.
Tout est tenebres autour d'elles.
Phoebus, n'y va pas, ou tu meurs!
[L'insistance de Claude Frollo parait troubler Phoebus, qui
considere son interlocuteur avec anxiete.]
PHOEBUS.
Il m'etonne,
Il me donne
Malgre moi quelques soupcons.
Cette ville,
Peu tranquille,
Est pleine de trahisons.
CLAUDE FROLLO.
Je l'etonne,
Je lui donne
Malgre lui quelques soupcons.
L'imbecile,
Dans la ville,
Ne voit plus que trahisons.
Croyez-moi, monseigneur, evitez la sirene
Dont le piege vous attend.
Plus d'une bohemienne
A poignarde dans sa haine
Un coeur d'amour palpitant.
[Phoebus, qu'il veut entrainer, se ravise et le repousse.]
PHOEBUS.
Mais suis-je fou moi-meme?
Maure, juive ou boheme,
Qu'importe quand on aime?
L'amour doit tout couvrir.
Laisse-nous! il m'appelle!
Ah! si la mort, c'est elle,
Quand la mort est si belle,
Il est doux de mourir!
CLAUDE, [le retenant.]
Arrete! Une boheme!
Ta folie est extreme!
Oses-tu donc toi-meme
A ta perte courir?
Crains la femme infidele
Qui dans l'ombre t'appelle.
Mais quoi! tu cours pres d'elle?
Va, si tu veux mourir!
[Phoebus sort vivement, malgre Claude Frollo. Claude Frollo reste
un moment sombre et comme indecis; puis il suit Phoebus.]
SCENE III.
[Une chambre. Au fond, une fenetre qui donne sur la riviere.]
[Clopin Trouill
|