in, lui parti.
Dans ce cas-la, il donne quelques sous au concierge du theatre pour le
lui envoyer _au theatre de X... faire suivre_.
Ces courses faites, il va au theatre prendre les journaux a son adresse
et s'installe dans un cafe. La, il commence par devorer les comptes
rendus de l'_Avenir orleanais_, du _Moniteur d'Avignon_ ou de la
_Gazette de Mont-de-Marsan_, en ayant soin de decouper ce qui le
concerne.
Puis comme il a promis a sa mere ou a sa ... cousine de la rue de Moree
de lui ecrire tous les jours les incidents du voyage, les anecdotes
curieuses qu'on lui apprend, les moeurs des habitants de province, les
reponses bizarres qu'on lui a faites, et Dieu sait si elles abondent! il
se met en devoir de rediger pour ELLE un journal quotidien. Et il en
barbouille, de ce papier, il en barbouille!
Mais comment diable se tire-t-il d'affaire? Il ne peut relater ce qu'on
raconte devant lui, car il lit sans cesse; il ne peut non plus decrire
les monuments curieux a voir, puisque, pendant que ses camarades les
visitent, il ecrit _pour ne pas manquer le courrier_.
Alors que peut-il bien ecrire? Ce qu'il a lu probablement.
Voulez-vous des timbres-poste? Demandez-en a Groval, il en a surement a
vous ceder. Desirez-vous savoir si votre lettre exige une taxe
supplementaire, donnez-la lui, il la soupesera en homme habitue et vous
dira sans se tromper si c'est un ou plusieurs timbres de quinze centimes
qu'il faut ajouter.
Il a l'habitude, lui, qui n'arrete pas de lire ou d'ecrire ... meme
pendant les entr'actes.
--Oh! les paperassiers! Les paperassiers!
LE SECOND REGISSEUR
Le second regisseur!
Ah! en voila un qui ne les benit pas les tournees.
A peine defraye, a la fin du voyage il se trouve avoir use ses fonds de
culotte sur les banquettes des chemins de fer pour presque rien.
Et il travaille le malheureux!
Arrive dans une ville, alors que les artistes vont ou ils veulent et
font ce que bon leur semble, le second regisseur, lui, reste a la gare
pour prendre les bagages et les faire charger sur le camion qui doit les
apporter au theatre, ou, une fois arrives, il les fait monter dans les
loges des artistes; loges qu'il designe lui-meme et ce n'est par la une
aimable besogne, certes, car, il y a toujours un Floridor quelconque qui
ronchonne sur l'incommodite, l'insalubrite ou la situation de la sienne.
Aussi, generalement, voici comment le second regisseur procede: au
premier etage, les dames; a
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