FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129   130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140  
141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157   158   159   160   161   162   163   >>  
r amour que son pere l'etait par avarice, reitera le meme signe de tete. --Mais l'on n'a jamais vu pareil entetement, ni vol pareil, dit Grandet d'une voix qui alla _crescendo_ et qui fit graduellement retentir la maison. Comment! ici, dans ma propre maison, chez moi, quelqu'un aura pris ton or! le seul or qu'il y avait! et je ne saurai pas qui? L'or est une chose chere. Les plus honnetes filles peuvent faire des fautes, donner je ne sais quoi, cela se voit chez les grands seigneurs et meme chez les bourgeois; mais donner de l'or, car vous l'avez donne a quelqu'un, hein? Eugenie fut impassible. A-t-on vu pareille fille! Est-ce moi qui suis votre pere? Si vous l'avez place, vous en avez un recu ... --Etais-je libre, oui ou non, d'en faire ce que bon me semblait? Etait-ce a moi? --Mais tu es un enfant. --Majeure. Abasourdi par la logique de sa fille, Grandet palit, trepigna, jura; puis trouvant enfin des paroles, il cria: --Maudit serpent de fille! ah! mauvaise graine, tu sais bien que je t'aime, et tu en abuses. Elle egorge son pere! Pardieu, tu auras jete notre fortune aux pieds de ce va-nu-pieds qui a des bottes de maroquin. Par la serpette de mon pere, je ne peux pas te desheriter, nom d'un tonneau! mais je te maudis, toi, ton cousin, et tes enfants! Tu ne verras rien arriver de bon de tout cela, entends-tu? Si c'etait a Charles, que ... Mais, non, ce n'est pas possible. Quoi! ce mechant mirliflor m'aurait devalise ... Il regarda sa fille qui restait muette et froide. --Elle ne bougera pas, elle ne sourcillera pas, elle est plus Grandet que je ne suis Grandet. Tu n'as pas donne ton or pour rien, au moins. Voyons, dis? Eugenie regarda son pere, en lui jetant un regard ironique qui l'offensa. Eugenie, vous etes chez moi, chez votre pere. Vous devez, pour y rester, vous soumettre a ses ordres. Les pretres vous ordonnent de m'obeir. Eugenie baissa la tete. Vous m'offensez dans ce que j'ai de plus cher, reprit-il, je ne veux vous voir que soumise. Allez dans votre chambre. Vous y demeurerez jusqu'a ce que je vous permette d'en sortir. Nanon vous y portera du pain et de l'eau. Vous m'avez entendu, marchez! Eugenie fondit en larmes et se sauva pres de sa mere. Apres avoir fait un certain nombre de fois le tour de son jardin dans la neige, sans s'apercevoir du froid, Grandet se douta que sa fille devait etre chez sa femme; et, charme de la prendre en contravention a ses ordres, il grimpa les escaliers avec
PREV.   NEXT  
|<   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129   130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140  
141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157   158   159   160   161   162   163   >>  



Top keywords:

Eugenie

 

Grandet

 

ordres

 

donner

 

pareil

 

maison

 

regarda

 

quelqu

 

entends

 

arriver


ordonnent

 

enfants

 

pretres

 
verras
 

soumettre

 

rester

 
ironique
 
Voyons
 

devalise

 

froide


muette

 

sourcillera

 
restait
 

aurait

 

mirliflor

 

jetant

 

regard

 

bougera

 

offensa

 

mechant


Charles

 

jardin

 

nombre

 

apercevoir

 

contravention

 

prendre

 

grimpa

 

escaliers

 

charme

 

devait


soumise

 

chambre

 

reprit

 
baissa
 

offensez

 

demeurerez

 

entendu

 

marchez

 
fondit
 
larmes