FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   267   268   269   270   271   272   273   274   275   276   277   278   279   280   281   282   283   284   285   286   287   288   289   290   291  
292   293   294   295   296   297   298   299   300   301   302   303   304   305   306   307   308   309   310   311   312   313   314   315   316   >>   >|  
oi une demi-heure, cher monsieur Malicorne. -- Vous seriez un mauvais serviteur du roi, repliqua celui-ci, si vous refusiez cette demi-heure de satisfaction a Sa Majeste. -- Mais le peintre? objecta Saint-Aignan. -- Je m'en charge, dit Malicorne; seulement, laissez-moi prendre conseil des visages et des circonstances; ce sont mes operations de magie, a moi, et, quand les sorciers prennent avec l'astrolabe la hauteur du soleil, de la lune et de leurs constellations, moi, je me contente de regarder si les yeux sont cercles de noir, ou si la bouche decrit l'arc convexe ou l'arc concave. -- Observez donc! -- N'ayez pas peur. Et le ruse Malicorne eut tout le loisir d'observer. Car, le soir meme, le roi alla chez Madame avec les reines, et fit une si grosse mine, poussa de si rudes soupirs, regarda La Valliere avec des yeux si fort mourants, que Malicorne dit a Montalais, le soir: -- A demain! Et il alla trouver le peintre dans sa maison de la rue des Jardins-Saint-Paul, pour le prier de remettre la seance a deux jours. Saint-Aignan n'etait pas chez lui, quand La Valliere, deja familiarisee avec l'etage inferieur, leva le parquet et descendit. Le roi, comme d'habitude, l'attendait sur l'escalier, et tenait un bouquet a la main; en la voyant, il la prit dans ses bras. La Valliere, tout emue, regarda autour d'elle, et, ne voyant que le roi, ne se plaignit pas. Ils s'assirent. Louis, couche pres des coussins sur lesquels elle reposait, et la tete inclinee sur les genoux de sa maitresse, place la comme dans un asile d'ou l'on ne pouvait le bannir, la regardait, et, comme si le moment fut venu ou rien ne pouvait plus s'interposer entre ces deux ames, elle, de son cote, se mit a le devorer du regard. Alors, de ses yeux si doux, si purs, se degageait une flamme toujours jaillissante dont les rayons allaient chercher le coeur de son royal amant pour le rechauffer d'abord et le devorer ensuite. Embrase par le contact des genoux tremblants, fremissant de bonheur lorsque la main de Louise descendait sur ses cheveux, le roi s'engourdissait dans cette felicite, et s'attendait toujours a voir entrer le peintre ou de Saint Aignan. Dans cette prevision douloureuse, il s'efforcait parfois de fuir la seduction qui s'infiltrait dans ses veines, il appelait le sommeil du coeur et des sens, il repoussait la realite toute prete, pour courir apres l'ombre. Mais la porte ne s'ouvrit ni pour de Saint-Aignan, n
PREV.   NEXT  
|<   267   268   269   270   271   272   273   274   275   276   277   278   279   280   281   282   283   284   285   286   287   288   289   290   291  
292   293   294   295   296   297   298   299   300   301   302   303   304   305   306   307   308   309   310   311   312   313   314   315   316   >>   >|  



Top keywords:

Aignan

 

Malicorne

 

Valliere

 

peintre

 

genoux

 
attendait
 

toujours

 

regarda

 
pouvait
 

voyant


devorer
 
interposer
 

maitresse

 

couche

 
coussins
 

assirent

 

plaignit

 

lesquels

 

reposait

 
bannir

regardait

 

autour

 
inclinee
 

moment

 

degageait

 

entrer

 
prevision
 

douloureuse

 
efforcait
 
descendait

cheveux

 

engourdissait

 
felicite
 

parfois

 

sommeil

 

appelait

 

repoussait

 

veines

 

infiltrait

 
seduction

courir

 

Louise

 

lorsque

 

jaillissante

 

flamme

 
rayons
 

allaient

 

realite

 

ouvrit

 
regard