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ec les amis pour touer les Autrichiens messants et barbares. Voici l'Autrice! voila le Radetzki! [1]" [Note 1: Marechal autrichien, celebre par la repression cruelle de la revolte des Lombards en 1849.] MADAME DE CEMIANE --Pauvre garcon! C'est affreux! M. DE NANCE --Malheureux jeune homme! Etre ainsi sans parents, sans patrie, sans fortune! Mais il faut avoir courage. Tout s'arrangera avec l'aide de Dieu; ayons confiance en lui, mon cher monsieur. Courage! Vous voyez que vous voila chez Mme de Cemiane sans savoir comment. C'est un commencement de protection. Tout ira bien; soyez tranquille. Le pauvre Paolo regarda M. de Nance d'un air sombre et ne repondit pas; il ne parla plus jusqu'au retour au chateau. Les enfants resterent un peu en arriere pour ne pas se trouver trop pres de ce Paolo qui inspirait aux petites filles une certaine terreur. --Qu'est-ce qu'il disait donc des Autrichiens? demanda Christine. Il avait l'air si en colere. GABRIELLE --Il disait que les Italiens brulaient des Autrichiens, et que ses soeurs battaient... leurs habits, je crois; et puis qu'ils tuaient tout, meme les parents et les maisons. CHRISTINE --Qui tuait? GABRIELLE --Eux tous. CHRISTINE --Comment, eux tous? Qu'est-ce qu'ils tuaient? Et pourquoi les soeurs battaient-elles les habits? Je ne comprends pas du tout. GABRIELLE --Tu ne comprends rien, toi. Je parie que Francois comprend. FRANCOIS --Oui, je comprends, mais pas comme tu dis. C'est les Autrichiens qui tuaient les pauvres Italiens, et qui brulaient tout, et qui ont tue les parents et les soeurs de l'homme et ont brule sa maison. Comprends-tu, Christine? CHRISTINE --Oui, tres bien; parce que tu le dis tres bien; mais Gabrielle disait tres mal. GABRIELLE --Ce n'est pas ma faute si tu es bete et que tu ne comprends rien. Tu sais bien que ta maman te dit toujours que tu es bete comme une oie. Christine baissa la tete tristement et se tut. Francois s'approcha d'elle et lui dit en l'embrassant: --Non, tu n'es pas bete, ma petite Christine. Ne crois pas ce que te dit Gabrielle. CHRISTINE --Tout le monde me dit que je suis laide et bete, je crois qu'ils disent vrai. GABRIELLE, l'embrassant. --Pardon, ma pauvre Christine, je ne voulais pas te faire de peine; j'en suis fachee; non, non, tu n'es pas bete; pardonne-moi, je t'en prie. Christine sourit et rendit a Gabrielle son baiser. La cloche sonna pour le diner, et
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